Quel est la rapport entre des gravures visibles dans la Salle des Cinq-Cents, au Palazzo Vecchio, à Florence, datant de l'époque de Côme de Médicis, et l'IT ? Techniquement, aucun, sans le moindre doute. Pourtant, dans cette salle, on peut voir des images de tortues munies de voiles, frappées de la sentence de Suétone : « festina lente ». Cette sentence sert à donner son titre à Hâte-toi lentement, ouvrage du neurobiologiste italien Lamberto Maffei dont la traduction vient de paraître aux Editions Fyp. Et ce neurobiologiste attire l'attention de l'Homo Numericus sur une question fondamentale : l'humain est-il adapté à la vitesse associée à l'ère numérique ? Question hautement darwinienne.

L'anecdote des tortues à voile est un prétexte qui va initier une vulgarisation neurobiologique. En fil rouge surgit perpétuellement le temps ou, plutôt, le rapport au temps. Les objets du numérique, les comportements du numérique, viennent perturber le lent écoulement de la clepsydre. L'homme est-il bien fait pour tant d'agitation ?

Agréable lecture pour un week-end, Hâte-toi lentement fait partie de ces ouvrages utiles pour ceux qui sont entraînés dans la vie moderne. Pas de grande stratégie. Pas d'innovation disruptive. Juste une réflexion sur le temps. Et sur le sens de ce numérique que l'on déploie à toute force.