Yahoo aura beau avoir usé de tous les subterfuges possibles pour repousser les avances de Microsoft depuis l'OPA hostile lancée le 31 janvier dernier, le pionnier de la recherche en ligne devrait finalement tomber sous la coupe du géant de Redmond. C'est en tout cas ce qu'estiment 22 analystes sur 25 interrogés par Reuters. Il faut dire que Yahoo ne dispose pas d'une grande marge de manoeuvre. Le patron de News Corp, Rupert Murdoch, a clairement déclaré qu'il n'était pas intéressé par Yahoo. AOL (qui appartient à Time Warner) vient de son côté de conclure l'acquisition du réseau social Bebo et doit faire face à des turbulences internes, ce qui le met hors jeu, d'après les analystes. Yahoo est également pressé par certains de ces actionnaires, qui considèrent l'offre de Microsoft (44,6 Md$) comme une bonne opportunité. Eric Schmidt, DG de Google, a quant à lui commenté avec inquiétude que ce rapprochement « pourrait nuire à Internet ». Une ligne de défense que le moteur de recherche a adoptée dès le début. « Les choix de Yahoo deviennent de plus en plus limités », indique Andy Miedler, analyste chez Edward Jones. « Une reformulation de l'offre uniquement en cash pourrait constituer la prochaine étape » d'après le cabinet UBS, spécialisé dans le secteur des logiciels et d'Internet. Les deux groupes se sont d'ailleurs officiellement rencontrés pour la première fois le lundi 10 mars. La mariée aura fait durer le suspens, mais elle devrait finir par dire oui.