On pensait le conseil d'administration d'HP apaisé. Il n'en est rien après le départ du très respecté Tom Perkins (fondateur du fonds de capital-risque Kleiner Perkins Caufield & Byers) suite à une affaire de surveillance des membres du conseil menée par sa propre présidente, Patricia Dunn. Après des fuites à la presse provenant d'un membre du conseil d'administration, Patricia Dunn a décidé de faire surveiller les membres du conseil par des cabinets de détectives privés. Elle a notamment obtenu illégalement un relevé détaillé des communications téléphoniques des membres du conseil qui, par recoupement, a permis de localiser le membre responsable des fuites, George Keyworth, un membre de longue date du conseil d'HP et un ancien conseiller scientifique de Ronald Reagan. Semble-t-il écoeuré par la méthode, Perkins a immédiatement démissionné puis a fini par contacter la commission des opérations de bourse américaine, la SEC, en mettant en cause la violation des règles de gouvernance d'HP et la légalité même de l'opération menée par le constructeur. Les relevés de communications ont ainsi été obtenus par ingénierie sociale par les détectives, qui se sont fait passer pour Kleiners auprès d'AT&T. L'opérateur a confirmé à Perkins l'opération. Patricia Dunn persiste de son côté sur une ligne du type "la fin justifie les moyens" et estime que l'important était de mettre un terme aux fuites d'informations provenant des membres du conseil d'administration. Conformément à la loi américaine, HP a aujourd'hui communiqué à la SEC un résumé des mouvements dans son conseil d'administration, un résumé qui lève le voile sur les circonstances qui ont amené au départ de Perkins et à ce qui devrait être le débarquement prochain de George Keyworth.