De la couche d'exécution des processus à celle de leur conception, il n'y a qu'un pas, que Software AG s'apprête à franchir. L'éditeur allemand d'outils middleware offre 15€ par action d'IDS Scheer, sachant qu'il a déjà convaincu les deux fondateurs de l'éditeur allemand d'outils de conception et d'analyse des processus de lui verser leurs parts, soit 48% des actions. La transaction représenterait au final quelque 487 M€, alors qu'IDS Scheer avait réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 399 M€. De son côté, Software AG a terminé l'année 2008 sur un CA de près de 721 M€, et son PDG, Karl-Heinz Streibich, ne cachait pas ses ambitions d'atteindre le milliard d'euros avant 2011, par croissance organique mais aussi externe. Software AG, 40 ans cette année, s'est réorientée vers les SOA (Architectures orientées services), notamment grâce au rachat de WebMethods, finalisé en juin 2007. Mais l'Allemand avait déjà développé ses propres outils, et conclu dès 2005 un partenariat technologique avec IDS Scheer. Tous les éditeurs de middleware travaillent en effet sur le chaînon manquant, entre la définition des processus par des analystes métier dans des outils de type Aris (le produit phare d'IDS Scheer), Mega ou Casewise, et leur mise en oeuvre dans les plateformes d'exécution. Oracle et SAP avaient d'ailleurs des liens technologiques assez forts avec IDS Scheer de ce point de vue, ce qui augure d'une certaine 'coopétition', à moins qu'Oracle, comme à son habitude, ne décide de racheter un éditeur pour combler ce manque dans sa gamme SOA. Du côté de SAP, l'offre SOA étant plutôt orientée vers les clients du progiciel, cette nouvelle donne ne devrait pas changer grand-chose. Software AG pense qu'il aura le feu vert des autorités de régulation de la concurrence sous peu, ce qui lui permettrait de clore son offre d'achat d'ici à fin septembre.