La formation professionnelle a subi des transformations, au fil des évolutions technologiques. L'utilisation d'outils collaboratifs tels que Twitter, Facebook,  la web TV ou les serious game a donné naissance à de nouveaux modèles pédagogiques. Le phénomène des Moocs (Massive Open Online Course) qui permettent d'apprendre en ligne le plus souvent gratuitement et de partager des informations avec un grand nombre d'utilisateurs a changé les modes d'apprentissage. Mais quels seront les impacts du numérique sur la formation dans les entreprises ? Comment sera-t-elle assurée d'ici 3 à 5 ans ? Ces questions ont fait l'objet d'un débat qui s'est déroulé hier à Paris lors du salon Solutions Ressources Humaines. Stéphane Diebold, président de l'Affen (Association  française pour la formation en entreprise et usage du numérique) a profité de cet évènement pour livrer sa vision sur les méthodes d'apprentissage d'aujourd'hui et de demain. « La tendance Mooc, qui permet de se former gratuitement, n'importe où et n'importe quand,  est devenue incontournable », a-t-il souligné. «Mais il faut savoir s'y adapter de manière à pouvoir choisir les informations les plus pertinentes », a-t-il ajouté. « Si tout le monde a accès à la formation, comment faire pour effectuer son choix ? », s'interroge- t-il. « Pourra-t-on se baser, par exemple,  sur les « J'aime » postés sur les réseaux sociaux pour trouver la meilleure formation ? » 

Pédagogie fossilisée dans les grandes écoles

A cela s'ajoute le manque de motivation des apprenants. « Les contenus pédagogiques en ligne doivent être plus informatifs et agréables pour pallier le taux important d'abandon », recommande Stéphane Diebold. « Seuls, 10 à 15% des apprenants qui apprennent via des Moocs  vont jusqu'au bout de leur formation. De plus, le  certificat obtenu à leur issue 'a pas la même valeur qu'un diplôme ». Malgré tout, Stéphane Diebold considère qu'il ne faut pas se moquer des Moocs. « Aujourd'hui, la formation s'est fossilisée et les étudiants des grandes écoles sont stéréotypés, estime-t-il. «  A l'inverse,  42, l'école d'informatique gratuite et sans condition de diplôme créée par Xavier Niel garantit un emploi ». Le représentant de l'Affen pense aussi que la formation nécessite la création de lieux de veille  « La connaissance technique double actuellement tous les 7 ans et en 2030, elle doublera tous les 72 jours », a-t-il fait remarquer. « Les apprenants n'ont pas eu d'autre choix que de modifier leurs comportements  A présent, Ils dialoguent de façon intelligente et ont recours au crowdsourcing pour partager leurs connaissances.  Grâce au  numérique, la formation est devenue collective.