Un supercalculateur pétaflofique en Chine d'ici à 2010, c'est l'objectif que s'est fixé l'Empire du milieu. Vingt ans après avoir décidé de ne pas investir dans le domaine des processeurs, Pékin a fait machine arrière en 2001 et a multiplié les investissements pour rattraper le retard accumulé. Si la Chine est toujours en retard sur les produits des géants Intel et AMD, elle fait de son mieux pour combler le fossé, explique Zhiwei Xu, directeur technique de l'Institut informatique de l'Académie chinoise des sciences. Le mois prochain, la version 2g du processeur Godson devrait voir le jour. Elle succèdera à la mouture 2f, qui a fait l'objet d'un partenariat avec STMicroelectronics et est, depuis, utilisée par une quarantaine de constructeurs de boîtiers ADSL et de PC. Les puces Godson sont commercialisées sous le nom Loongson. Godson 3, au coeur des supercalculateurs L'étape suivante, prévue pour 2009, consistera à intégrer un circuit graphique sur le processeur principal. La Chine s'attachera également à mettre au point le Godson 3, destiné aux serveurs et basé sur une architecture multi-coeurs. La version censée voir le jour l'année prochaine contiendra quatre coeurs principaux, cadencés à 1 GHz, et quatre dédiés à des tâches spécifiques comme le calcul intensif. C'est à partir de ce Godson 3 que Pékin espère mettre sur pied un supercalculateur capable de fonctionner à 1 Tflops, soit un million de milliards d'opérations par seconde. A l'heure actuelle, seul un supercalculateur dépasse cette barrière : le Roadrunner, mis au point par IBM. Interrogé sur le degré de réalisme de ce projet, Zhiwei Xu confie que « c'est possible, mais ce sera difficile ». Au-delà du seul travail de conception, la Chine devra également parvenir à trouver des marchés pour écouler ses machines.