Pour renforcer ses recherches dans les domaines de la robotique et de l’intelligence artificielle, Toyota prévoit un effort important avec un investissement de 1 milliard de dollars sur cinq avec notamment l’ouverture d’un centre de R&D dans la Silicon Valley. L'Institut de recherche Toyota sera dirigé par Gill Pratt, auparavant responsable du Défi Robotique à la Darpa (l'agence américaine en charge des recherches applicables à l'armée), un événement qui a favorisé l’interaction entre les robots et les humains. « L'objectif de l'Institut de recherche de Toyota est de combler le fossé entre la recherche fondamentale et le développement de produits, notamment des technologies permettant d’améliorer les conditions de vie », a déclaré Gill Pratt lors d'une conférence de presse hier jeudi à Tokyo.

Le centre ouvrira en janvier prochain à proximité de l'Université de Stanford, un second campus sera inauguré à proximité du MIT, près de Boston. Au cours des prochaines années, Toyota compte recruter 200 scientifiques et ingénieurs. La recherche initiale dans le centre californien se concentrera sur la façon dont les personnes et les machines peuvent travailler ensemble, en particulier dans le domaine de la mobilité, a indiqué M. Pratt.

3 objectifs : sécurité, accessibilité et robotique

Dans le domaine de la sécurité, un des objectifs sera de rendre plus sûre la conduite automobile en accompagnant au mieux le conducteur. Pour ce qui concerne l'accessibilité, l’idée est de mieux exploiter le potentiel des voitures autonomes, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Et en robotique, il s’agit de travailler sur les technologies capables d’améliorer la qualité de vie de toutes les personnes, particulièrement les personnes âgées.

Toyota, qui teste déjà ses voitures connectées au Japon, compte également développer ces technologies en Californie.

Gill Pratt coordonnera les travaux des deux centres de recherche Toyota en lien avec l’Université de Stanford et le MIT. Les objectifs sont ambitieux, mais il ne s’agit pas vraiment de nouveaux domaines pour le constructeur. Comme beaucoup de grandes entreprises japonaises, Toyota est déjà engagé dans la recherche fondamentale avec des technologies qui ne donneront des produits que dans quelques années. En 2009 par exemple, Toyota a dévoilé un système d'interface cerveau-machine qui a permis à une personne de contrôler par la pensée son fauteuil roulant motorisé.

Une concurrence déjà vive dans l'automobile

Dans le domaine de l’automobile autonome, Toyota est déjà confronté à la concurrence Google, de Tesla et d’équipementiers comme Valeo et Delphix, qui travaillent sur le sujet depuis de nombreuses années avec des prototypes roulant sur la voie publique dans la Silicon Valley. Mais à Tokyo, Gary Pratt a indiqué qu’il ne s’inquiétait pas de l’avance prise par Google. « Il est possible au début d'une course de voitures de penser que vous être dans la meilleure position, mais si la course est très longue, qui sait qui va gagner ? », a-t-dit. « Le problème de la sécurité et de l'accessibilité aux voitures est extrêmement difficile et la vérité est que nous ne sommes qu'au début de cette course ».