Selon Peter Levine, PDG de XenSource, fournisseur de l'outil de virtualisation de serveurs Xen, VMWare n'a qu'à bien se tenir. Dès la semaine prochaine, a-t-il annoncé à la toute fin du salon LinuxWorld de San Francisco, sera lancé XenEnterprise. Un outil bâti sur une architecture nouvelle, dite de paravirtualisation (voir l'encadré ci-dessous), qui devrait permettre à Xen de franchir la porte des centres de données et concurrencer VMWare pour la virtualisation des serveurs de production. L'hyperviseur Xen sert en effet à créer des environnements multiples (des machines virtuelles, donc) sur un seul serveur physique. Une technologie encore très peu utilisée, souligne Joël Fizycki, PDG de l'intégrateur Arumtec, mais promise à un bel avenir : « Environ 4% des serveurs dans le monde étaient équipés d'un hyperviseur en 2005, mais il y a un véritable intérêt. Avec la puissance des processeurs et des serveurs qui augmente, et un taux d'utilisation de serveurs de 3 à 10%, cela ne fait pas de doute que la virtualisation va se banaliser. » Marché visé : les centres de données Aujourd'hui, poursuit Joël Fizycki, la technologie est surtout employée par des développeurs, ou des centres de support, pour créer des environnements spécifiques virtuels, aux fins de tests. « Le marché que tout le monde lorgne, le plus lucratif, dit-il, est celui du centre de données. Mais faire tourner des applications de production demande à la fois de très bonnes performances et des outils d'administration évolués. » A terme, il devrait être possible de copier, déplacer, redimensionner les partitions plusieurs fois par jour en fonction de la charge des applications. Seul VMWare, jusqu'à présent, disposait d'une offre techniquement suffisante. La filiale d'EMC domine donc ce - petit - marché. « VMWare a fait du très bon boulot pour éduquer le marché, reconnaît Peter Levine. Nous n'avons pas à dire pourquoi la virtualisation est importante, VMWare l'a déjà fait... » Avec XenEnterprise, et la technique de paravirtualisation, XenSource estime éliminer les 20 à 30% de perte de puissance (overhead) dus généralement aux solutions de virtualisation. Même Microsoft est partenaire Autre grand atout de XenEnterprise, il s'agit d'une solution Open Source, bénéficiant d'une communauté active et du soutien de grands acteurs : Novell inclut Xen dans Suse, Red Hat a un plan d'intégration similaire, et même Microsoft a noué un partenariat avec XenSource (certainement pour tenter de ralentir VMWare en attendant que Longhorn, le successeur de Windows Server 2003 qui intégrera son propre hyperviseur, voie le jour). « Toutefois, souligne Joël Fizycki, XenEnterprise est un produit jeune, nous manquons donc de recul sur sa stabilité. Et il ne dispose toujours pas d'un véritable environnement d'administration. »