La Grande-Bretagne renforce l'arsenal de ses policiers. Pas question cependant de leur mettre entre les mains de nouvelles armes à feu mais plutôt de les équiper en caméras afin d'effectuer des enregistrements, audio et/ou vidéo de situations d'urgence ou délictueuses. Objectif pour la police : capter des éléments de preuve pouvant aider à accélérer les procédures judiciaires. «  L'utilisation de caméras montre que les personnes sont plus amenées à plaider coupable lorsque l'incident a été enregistré », a indiqué Sir Bernad Hogan-Howe, commissaire de la police métropolitaine anglaise.

Caméra police anglaise

Cette caméra va équiper plus de 22 000 policiers londoniens à compter de 2017. (crédit : D.R.)

L'équipement en caméras de ces dizaines de milliers de policiers londoniens d'ici 2017 fait suite à une série de test et d'expérimentation menés depuis 2015 dans la capitale anglaise. Fournies par Axon, les caméras s'utilisent de façon assez simple. Un bouton placé sur la tranche permet de mettre la caméra sur on, et deux pressions sur la face avant de l'appareil permet de déclencher l'enregistrement, une pression longue pour l'arrêter. A noter que l'enregistrement est ensuite téléchargé sur un serveur sécurisé du commissariat de police et conservé 31 jours avant d'être effacé. Cet enregistrement peut servir à constituer un élément de preuve dans les enquêtes judiciaires. 

Obligation d'indiquer le début et la fin de l'enregistrement

A noter que les policiers ont pour ordre d'indiquer « dès que possible » à la personne dans le collimateur de la caméra qu'elle est filmée, mais aussi lorsqu'elle ne l'est plus. « Si le public souhaite visualiser l'enregistrement qui a été pris, ils peuvent effectuer une requête écrite conformément aux lois de protection sur les données », peut-on lire dans un communiqué. 

En France, on est encore loin d'un déluge de caméras arborées par les policiers dans les rues pour filmer délits et autres altercations. Moins de 2 000 caméras piétons seraient ainsi en service sur tout le territoire contre plus de 22 000 rien qu'à Londres d'ici l'année prochaine. Il faut dire que chez nous la Cnil se montre toute puissante, voyant d'un mauvais oeil la multiplication de cette nouvelle génération de mouchards risquant davantage de porter atteinte aux libertés individuelles plutôt que de servir de facilitateur judiciaire. Pour autant, ce ne sont pas les exemples qui manquent sur le territoire avec des expérimentations depuis 2013 à Nîmes (Gard), Poissy (Yvelines) ou encore à Mulhouse (Haut-Rhin) avec 235 caméras piétons portées par des policiers et gendarmes.