L’Etat poursuit ses annonces d’investissement dans les technologies à différents niveaux et perspectives. Après la présentation par le président de la République Emmanuel Macron du plan destiné à relever le défi de l’informatique quantique, un pari d’avenir à long terme, le Gouvernement débloque cette fois une enveloppe de 88 millions d’euros provenant du plan France Relance pour la transformation numérique des collectivités territoriales. Hier, Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, et Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, ont annoncé l’ouverture des guichets France Relance à travers lesquels il sera possible de proposer des projets à mutualiser. Les deux ministres étaient en déplacement à Baule, dans le Loiret.

L’objectif affiché est d’être en mesure d’apporter aux citoyens un service public numérique « local, inclusif et responsable » en ciblant en priorité des services « utiles aux territoires », expliquent les ministères dans un dossier. Pour accélérer cette transformation, il est prévu de soutenir financièrement les projets « qui auront un effet concret et rapide », dans les relations des personnes avec leurs administrations locales. La mutualisation des initiatives sera favorisée, ainsi que la montée en compétences des collectivités.

Sélection et déploiement des projets en 4 phases

Les fonds de 88 M€ sont issus de l’enveloppe « Transformation numérique des territoires » de France Relance. Les solutions numériques seront co-construites en lien avec les collectivités qui s’engageront, en s’éloignant de ce fait de la logique d’appels à projets, exposent les ministères. Les préfectures seront mobilisées pour effectuer une partie des financements au plus près des besoins. Quatre phases sont programmées. Les collectivités sont invitées à formuler leurs besoins d’outils numériques et à voter pour des services existants répondant à leurs besoins. S’ils peuvent être partagés avec d’autres collectivités, les projets seront soumis sur la plateforme de co-construction de solutions numériques. Auquel cas, l’Etat aidera à leur mutualisation, financera l’ingénierie et co-financera les projets.

De mars à avril 2021, les collectivités voteront pour les services répondant le plus à leurs besoins. A partir de ce vote, un comité animé par l’ANCT sélectionnera les projets. Au cours de la phase 3, d’avril à mai, les collectivités souhaitant participer au pilotage des services retenus devront manifester leur intérêt. Enfin, entre mai et juin, les services retenus seront déployés s’ils existent déjà ou bien seront développés avec les territoires référents. Pour certaines catégories de projets, sur l’amélioration de la relation usager, la formation des agents ou la création d’un laboratoire d’innovation, la collectivité territoriale pourra solliciter directement les services du préfet de sa région ou de son département. De son côté, l’État co-financera l'ingénierie du projet ou son accompagnement.