La crise du Covid-19 a sonné comme un avertissement pour le secteur de l’immobilier. Traditionnellement un métier de contacts, de visites physiques, de négociations, l’arrêt de l’activité a mis en lumière le besoin de digitalisation du secteur. Foncia et plus particulièrement Philippe Salle, son président depuis 2017, ont vite compris l’intérêt de la chose sans pour autant tout miser sur le digital. « La digitalisation doit être un facilitateur » a indiqué Philippe Salle, lors d’une conférence de presse.

Cette mue s’est déroulée à plusieurs niveaux. Tout d’abord sur la partie SI du groupe, Foncia a installé un ERP sécurisé pour notamment automatiser certaines activités. « Nous gérons par exemple 4,2 millions de quittancements (quittance de loyers, envoie des charges). Des activités souvent manuelles qui vont être automatisées », assure le dirigeant. Le bénéfice est double selon lui « libérer du temps pour les gestionnaires pour mieux répondre aux clients et assurer une plus grande transparence auprès des clients ». Car la mise en place de l’ERP s’est déroulée en parallèle du développement de l’application MyFoncia.

Une app pour fluidifier les relations du Syndic

Il s’agit du deuxième volet de la transformation digitale de Foncia. « L’aventure a démarré à la fin 2017 pour installer les process, le codage est intervenu en 2018 », raconte Mikaël Outmezguine, directeur du digital et de l’innovation du Groupe Foncia. L’application a été testée au début du mois de mars en Ile de France auprès de 25 000 clients. Le pilote a été concluant et le test devrait s’étendre à toute la France jusqu’à la fin septembre avant un lancement général au 2eme trimestre 2021. MyFoncia, disponible sur iOS et Android, offre plusieurs services que l’on soit propriétaire, locataire ou membre d’un syndic : paiement des charges ou des loyers, informations sur les dépenses de la copropriété, tableau de bord sur les loyers pour les bailleurs, approbation de travaux par le syndic, lancer des alertes (dégâts des eaux, pannes d’ascenseur, ...), etc. Ces outils seront complétés et améliorés avec le temps en intégrant par exemple du machine learning pour de la reconnaissance vocale ou alors de la reconnaissance de documents avec Docapost.

La modernisation a été donc progressive chez Foncia, précise Philippe Salle, car il y avait un besoin d’accompagnement à la fois des équipes internes et des clients. « Le métier de syndic est très technique et très juridique », rappelle-t-il pour bien cerner les difficultés d’une transformation digitale. Il a élaboré un véritable plan stratégique avec un investissement conséquent, 60 millions d’euros. 40 millions ont été investis dans l’ERP, la mise en place d’une équipe de 70 experts à date (développeurs, codeurs, UX/UI designers, business intelligence analystes…), de l’équipement des gestionnaires (avec des iPad), du travail sur l’application MyFoncia. Enfin, 20 millions d’euros ont été investis dans l’infrastructure. Sur le plan organisationnel, une maison du digital a été créée avec un fonctionnement en mode start-up et basée sur les méthodes agiles. Comme on le voit, Foncia s’est mis en ordre de bataille pour relever le défi du digital avec comme ambition de réinventer la relation client.