Un article du Federal Computer Week indique que la CIA aurait signé un accord avec AWS pour construire un cloud privé. Le contrat est évalué à 600 millions de dollars sur 10 ans. Une telle opération est importante pour de multiples raisons. En premier lieu, elle répond aux questions sur l'utilisation du cloud dans des environnements sensibles et critiques. En second lieu, l'article parle d'un cloud privé construit par Amazon, qui repose sur les propres infrastructures de la CIA et derrière son pare-feu et non sur les datacenters d'AWS. Cette démarche est aussi un changement radical pour Amazon qui ne dispose pas d'offres de cloud privé en dehors de ses propres infrastructures.

Un pas pour AWS dans le cloud privé


Pour le Federal Computer Week, « si le champ d'application du contrat avec Amazon n'est pas encore clair, il semble que l'accord porte essentiellement sur l'apport d'un environnement de cloud public à l'intérieur des parefeux sécurisés de la CIA, écartant ainsi la problématique d'hébergement des données classées sur un cloud public ». AWS dispose de cloud privé virtuel, qui fournit du IaaS dédié à certains clients spécifiques, mais ce produit ne se déploie pas sur les infrastructures propres du client. Des partenaires d'Amazon comme Eucalyptus travaillent dans cette direction. Certains spécialistes se sont demandés si AWS avait intérêt à entrer sur le marché du cloud privé. Bernard Golden, vice-président des solutions entreprises chez Enstratius, explique que « construire des clouds privés ne suit pas le business model d'AWS sur le IaaS avec des forts volumes et des faibles marges ».

Plus une opportunité commerciale


Il constate néanmoins que la CIA a choisi la plateforme Amazon, alors que l'agence aurait pu faire d'autre choix comme OpenStack ou VMware par exemple. « La CIA a une grande quantité de ressources, elle aurait pu choisir n'importe quelles plateformes et elle a décidé de retenir AWS car c'est la bonne architecture pour leur cloud », souligne Bernard Golden. Il ajoute que cette initiative pourrait être reprise par d'autres sociétés. Mikhail Malamud, spécialiste des questions de défense et qui a eu l'habitude de travailler avec Amazon considère que ce contrat est une tête de pont pour AWS afin d'élargir sa base client auprès du gouvernement fédéral américain. Le journal précise qu'aucun commentaire n'a été fait de la part de la CIA et d'Amazon sur ce contrat.