Cela fait déjà des mois que Microsoft et Google Cloud ont avancé leur billes dans le cloud de confiance. Le premier en nouant un partenariat avec le couple Orange Business Services et Capgemini dans Bleu, le second avec Thales dans S3NS. Il faut dire que les acteurs américains du cloud ont senti le vent tourner - ou tout du moins ne veulent pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier - en élargissant leur portefeuille d'offres pour répondre aux enjeux de souveraineté. Sans surprise, il n'est donc pas étonnant qu'Amazon se jette à son tour dans ce grand bain en se rapprochant pour cela du concurrent historique de Capgemini dans les services IT, Atos. Pour rappel, AWS avait déjà tenté la chose en 2020 avec la principauté de Monaco et sa solution Outposts, avant de jeter l'éponge.

Selon Le Journal du Net, le projet de cloud de confiance entre AWS et Atos couve depuis plusieurs mois. « A travers cet accord, l'objectif d'AWS sera de proposer une offre avec le tampon "Cloud de confiance" de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi). Une reconnaissance qui passe par l'obtention du label SecNumCloud de l'Anssi visant à distinguer les clouds en matière de sécurité et d'étanchéité avec des législations internationales », explique notre confrère. Le lancement de cette nouvelle initiative entre Amazon et Atos intervient deux ans après l'annonce CloudOne pour accompagner la migration des entreprises vers le cloud. N'oublions pas nous plus qu'Atos est également partenaire d'OVHcloud dans le... cloud de confiance également.

Un bilan financier fragile au premier semestre 2022

Une échéance de lancement dès cette fin d'année est annoncée par notre confrère. Un laps de temps court qui pose de multiples questions en termes d'obtention des qualifications et labels nécessaires pour garantir que cette offre réponde bien aux standards attendus en termes de cloud de confiance. En effet, on se rappelle que même Bleu s'était pris les pieds dans le tapis de la feuille de route avec un décalage flagrant entre l'annonce (2021) et la sortie des premiers services opérationnels attendus (2024). Quant au duo Google Cloud/Thales, la sortie des offres était calée fin 2022. Nous sommes le 17 octobre : tic tac, tic tac...

Contactés pour des précisions sur ce projet, les services de relations presse d'Atos et d'Amazon se sont montrés très évasifs : « L’information que vous évoquez ne revêt pas un caractère officiel. Le Groupe Atos ne souhaite donc pas commenter l’information en question », nous a répondu une porte-parole d'Atos. Et une seconde porte-parole chez Amazon cette fois de répondre : « Amazon ne commente pas cette information ». L'alliance entre Atos et Amazon permettra-t-elle à la SSII de sortir la tête de l'eau ? Au premier semestre 2022, le groupe a bu la tasse avec un résultat net dans le rouge (-503 M€) pour un chiffre d'affaires en berne de 0,6% à taux de change constants autour des 5,56Md€. Sans compter une marge opérationnelle ayant fondu sur un an de 302 M€ à 59 M€. Le groupe de services informatiques étant aujourd'hui plus près de la scission que de l'envol vers le cloud souverain, la question est donc de savoir, s'il ne s'agit pas de simplement occuper le terrain médiatique à l'instar des initiatives de ses concurrents.