C'est fait. AMD n'est plus propriétaire des usines fabriquant ses puces, cédées depuis lundi à des entreprises détenues par le gouvernement d'Abou Dabi. Comme les actionnaires du fondeur l'avaient approuvé le mois dernier, ce dernier vient ainsi de d'échanger ses activités de fabrication contre un chèque de 700 M$, signé par Atic (Advanced technology investment company), une société d'investissement détenue par l'émirat précité. AMD héritera de 34,2% des parts de la spin off ainsi créée, le reste étant détenu par Atic. En plus des 700 M$ versés à AMD, Atic investit 1,4 Md$ dans la nouvelle entreprise. Par ailleurs, un autre fonds émirati, Mubadala development company, porte à 19,9% sa participation au capital d'AMD, une transaction estimée à 125 M$.

Dans un premier temps nommée The Foundry Company, la société issue de la scission est finalement rebaptisée GlobalFoundries. Elle est dirigée par Doug Grose (CEO), jusqu'alors vice-président des activités de fabrication d'AMD, et par Hector Ruiz (président), qui présidait quant à lui AMD. La coentreprise liant AMD et l'émirat d'Abou Dabi est désormais propriétaire de l'usine située à Dresde, en Allemagne. Celle-ci, renommée Fab 1, devrait être complétée par un deuxième centre de fabrication (Fab 2), que GlobalFoundries prévoit de bâtir cette année aux Etats-Unis, dans l'Etat de New-York. La facture de cette construction devrait s'élever à 4,2 Md$ et permettre la création de 1400 emplois.

AMD, qui n'est désormais plus que le concepteur des processeurs qui porteront son nom, compte sur cette cession pour se refaire une santé financière. Après plusieurs trimestres consécutifs conclus sur des pertes - au T4 2008, les pertes opérationnelles étaient supérieures au chiffre d'affaires - le concurrent d'Intel a accumulé une montagne de dettes. Celles-ci - estimées à 1,1 Md$ - font partie de l'accord passé avec Atic, qui en héritera, en plus des usines.