Les bateaux qui entreront en compétition dans la baie de San Francisco l'année prochaine seront équipés de la proue à la poupe avec le meilleur de la technologie. Un nombre incroyables de capteurs seront ainsi utilisés pour prendre en compte l'ensemble des variables d'importance dans le monde de la voile telle que la vitesse du vent, mais aussi la pression exercée sur la coque, la voile ou encore le mat... Autant de données qui seront envoyées vers un serveur chargé d'analyser les informations puis d'envoyer les meilleures instructions à l'équipage. Bien que la haute technologie ait longtemps joué un rôle prépondérant dans l'America Cup, cette année, son impact pourrait être encore plus décisif que jamais. Il faut dire que l'ensemble des catamarans participant à la course, conçus avant tout pour la vitesse et dans un second temps seulement pour la stabilité, ne pourront cette fois-ci pas se passer de ces précieux alliés. "C'est un changement monumental dans la façon dont nous voyons la course. Non seulement les bateaux vont plus vite, mais le parcours oblige les marins à manoeuvrer presque chaque minute", a déclaré Asim Khan, un Néo-Zélandais en charge des deux équipes d'Oracle Team USA. 

Un dispositif personnalisé pour chaque marin

Avec une vitesse de pointe de près de 40 noeuds, les marins pourront donc recourir à cette aide supplémentaire afin de maximiser la vitesse de leur embarcation et, espérons-le, éviter de chavirer ou de rompre le matériel sous la pression des éléments. Le bateau d'Oracle par exemple, embarquera des capteurs tout au long de ses coques, sous l'eau et à l'air libre. Ces derniers seront reliés par un fil à un serveur situé dans un boîtier étanche dans l'une des coques. Le serveur utilisera également un point d'accès sans fil permettant une distribution simple de l'information vers les récepteurs de données et autres dispositifs portés par l'équipage. L'ordinateur devrait entre autre donner à l'équipage des informations telles que le meilleur moment pour virer de bord ou empanner, pour tendre les voiles ou encore pour augmenter leur vitesse. "Chaque marin portera un dispositif personnalisé ne lui offrant que les informations qui le concerne" déclare ainsi Asim khan. Gênée par les interférences provoquées par le carbone des coques lors de l'édition précédente, l'équipe américaine Oracle utilisera cette fois-ci un point d'accès 802.11n ZoneFlex de Ruckus Wireless afin de fournir un signal plus fort et permettre une réduction des parasites.



Asim Khan, un Néo-Zélandais en charge des deux équipes d'Oracle Team USA (crédit photo : James Niccolaï, IDG NS San Francisco)

Bien que certains puristes de la voile aient déploré ce surplus de technologie dans le sport, Erin Schanen, rédactrice en chef du magazine Voile, n'a pas froncé les sourcils sur l'utilisation des ordinateurs, "nécessaires pour les marins afin de pousser leurs bateaux au bout de leurs limites". Pour elle, l'équipe qui fera le meilleur usage de la technologie sera probablement le vainqueur de la course, a-t-elle dit. "Je pense que ce sera le facteur décisif", a-t-elle déclaré. 
La finale aura lieu le 22 septembre 2013 à San Francisco.