« La bonne fin d'année 2011 a permis au groupe d'afficher des résultats 2011 meilleurs qu'attendu », a indiqué le directeur général de Capgemini, Paul Hermelin, lors d'une conférence de presse au siège du groupe. « Nous avions annoncé une croissance du chiffre d'affaires comprise entre 9 et 10% et nous sommes à 11,4% ». Soit 9,693 milliards d'euros en 2011 contre 8,697 en 2010. Le résultat net s'élève à 404 millions en 2011 contre 280 en 2010 (+44,3%). L'activité a été tirée par l'Amérique du Nord (1,805 milliard en 2011 contre 1,665 en 2010) alors que le Benelux a rabaissé les revenus du groupe (1,266 milliard contre 1,314 en 2010). «  Nous avons perdu 40 millions de profits au Benelux qu'il a fallu trouver ailleurs. (...) Les USA ont explosé les critères de profitabilité », a indiqué le dirigeant. La croissance en Amérique du Nord a été de 11,5% d'une année sur l'autre contre 4,5 % en France et 2% au Royaume-Uni et en Irlande. L'accord avec le gouvernement britannique, qui porte jusqu'en 2017 pour un partenariat sur les services avec un transfert des fonctionnaires vers une société privée, a représenté 900 millions d'euros sur une seule année. Mais le contrat de sous-traitance avec le gouvernement britannique vient juste d'être renégocié et devrait nettement diminuer avec un pipeline d'affaires ramené à 400 millions d'euros.

Pour les perspectives 2012, M. Hermelin se montre prudent, mais confiant. Malgré les incertitudes macroéconomiques qui touchent l'Europe avec une menace de récession, et la réduction des dépenses publiques, le dirigeant note que  la demande a été bonne fin 2011 et les premières semaines de 2012 confirment la tendance.  « La visibilité est solide au premier trimestre, moins sur le deuxième ».  Depuis janvier, Paul Hermelin dit noter une bonne dynamique, notamment dans le BPO (Business Process Outsourcing), même si les clients sont nerveux à l'idée de signer. « Tout le monde a peur, mais les recrutements se poursuivront en 2012. Je ne veux pas refaire l'erreur de 2008 où j'avais eu peur et gelé les embauches. C'était une bêtise. Si l'économie européenne se dégrade, nous réduirons les embauches, mais en conservant un quota élevé parmi les jeunes », a expliqué le dirigeant.

Interrogé sur le cloud souverain Andromède, M. Hermelin n'a pas éludé la question en indiquant que Capgemini avait travaillé sur le projet avant de se voir signifier son congé. « Nous étions associés au montage Andromède en 2009/2010, mais en 2011 on nous a indiqué que, dans un souci de transparence, il ne fallait pas de SSII dans le projet. (...) Dans le monde du service, nous sommes plus sur du PaaS que sur du IaaS, trop lourd en investissement. On avait ce projet pour Andromède, mais l'État ne veut pas aller où nous voulons aller. Nous irons sur Andromède si on nous invite, mais sur du PaaS et non pas sur du IaaS ».