La confirmation de la condamnation de Microsoft par la Commission européenne pour son abus de position dominante a suscité la réaction indignée des autorités américaines. Des critiques qui ont engendré l'ire de Bruxelles. La principale salve est venue du ministère de la Justice qui estime que la décision de l'exécutif communautaire ait « pour conséquence malheureuse de nuire au consommateur en freinant l'innovation et en décourageant la concurrence ». Et de poursuivre en soulignant qu'aux « Etats-Unis, les lois antitrust protègent le consommateur en protégeant la concurrence, non les concurrents ». Regrettant les différences de traitement des positions dominantes des deux côtés de l'Atlantique, le DoJ encourage Bruxelles à davantage de collaboration américano-européenne dans le but de « créer une politique anti-monopole solide qui profitera aux consommateurs ». De son côté, l'Europe ne goûte guère les critiques de Washington. Neelie Kroes, la commissaire européenne en charge du dossier Microsoft, les juge « totalement inacceptables » et regrette le droit que s'octroient les autorités d'outre-Atlantique de commenter la décision « d'une cour indépendante hors de leur juridiction ». La commissaire à la concurrence rappelle que Bruxelles n'a pas pour habitude de juger les décisions judiciaires rendues aux Etats-Unis et attend « le même degré de respect de la part des autorités américaines sur les décisions des tribunaux européens ».