L'an dernier,  un peu plus de 150 000 offres concernaient des postes d'informaticiens, soit  27 % des offres d'emploi destinées aux cadres. C'est ce que montre le bilan 2011 des annonces cadres publié aujourd'hui par l'Apec. L'association note une progression moindre qu'en 2010 : + 49 % contre + 64 %. Elle rappelle aussi que si l'évolution du volume des offres de cette fonction est amplifiée par rapport à celle de l'ensemble des offres (60%), c'est parce que les SSII, premiers recruteurs de cadres informaticiens, diffusent plusieurs offres pour une même opportunité de poste à pourvoir. Par ailleurs, la décélération de la croissance du volume des offres de la fonction Informatique a été entamée au début du quatrième trimestre 2011. Ce ralentissement concerne en premier lieu l'Informatique de gestion, dont le volume d'offres n'a augmenté que de + 28 %  en un an. En revanche, le nombre de propositions pour la maîtrise d'ouvrage et fonctionnel, l'informatique web, sites et portails internet, ainsi que la direction informatique, a augmenté à un rythme plus élevé que la moyenne sur la période de janvier à décembre 2011 par rapport à la même période l'année précédente. Il a respectivement progressé de + 81 %, + 77 % et + 85 %. L'informatique a également été la filière dont les offres étaient les plus accessibles aux jeunes diplômés :  en 2011, 40 % concernaient des profils débutants.

Baisse du nombre de diplômés en poste

« Les entreprises de secteurs à forte valeur ajoutée devraient continuer à être dynamiques en termes d'embauches de cadres »,  prévoit Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche. « Les services informatiques, dans la mesure où ils sont étroitement liés à l'industrie, resteront donc en bonne place ». Toutefois, un ralentissement des recrutements ou une stabilité pourrait être observée sur l'année en cours. Syntec Numérique a d'ailleurs appelé à certaine prudence en tablant sur 1% de croissance moyenne pour son secteur en 2012.  Les jeunes diplômés seront de nouveau les premiers à souffrir de cette baisse, surtout ceux issus des universités. « Seuls, 71% des jeunes diplômés de 2010 étaient en poste, 8 mois après avoir obtenu leur diplôme, contre 97% dans les années fastes », remarque le responsable des études et recherche.  « Les plus courtisés resteront les jeunes issus d'écoles d'ingénieurs au détriment des universitaires.  On observe d'ores et déjà des écarts de 20 points entre les deux. »

« Dans les entreprises, les business plans s'étalent sur des durées plus courtes et les embauches portent sur des profils pointus, immédiatement opérationnels » ajoute Marie-Françoise Leflon, présidente de l'Apec. « En outre, les entreprises ont tendance à recruter pour remplacer des compétences manquantes et non pas sur des besoins récurrents. »    

Toutefois, les recrutements d'informaticiens devraient rester à haut niveau en 2012, et se situer dans une fourchette comprise entre 26 700 et 35 000 (soit entre +17% et +18% comparé à 2011). Les cadres confirmés représenteront la majeure partie des embauches.