« Microsoft a plus de clients pour son serveur d'intégration que ses deux principaux concurrents réunis. » Responsable de l'équipe de développement de Biztalk, Balasubramian Sriram a entrepris avec quelques collègues une grande tournée pour porter partout dans le monde la bonne parole de Microsoft en matière d'intégration d'applications. Passées les autocongratulations d'usage (plus de 10 000 clients, dont 9 des 10 plus grands opérateurs américains, 81% des entreprises du Global 100, 23 des 27 gouvernements de l'UE...), l'étape française de ce « Business integration roadshow », tenue au début du mois au siège de la filiale française, a permis de mieux cerner la stratégie de Microsoft, et surtout d'apprécier le témoignage de nombreux clients. Evoqué lors de la dernière PDC (conférence pour les développeurs professionnels) de Los Angeles, AppFabric a tenu la vedette de cette rencontre. Présenté comme un serveur d'applications (nom de code Dublin), il devient le socle d'exécution des applications .Net, aussi bien sur Windows Server que dans le cloud, sur Windows Azure (cf. schéma). Microsoft, qui avait longtemps laissé entendre qu'il n'avait pas besoin d'un serveur d'applications, Windows et la CLR (le runtime de .Net) remplissant le rôle, a fini par virer sa cuti. Une évolution logique, finalement : IBM avait eu en son temps la même réaction au sujet des ESB (Bus de services d'entreprise), avant de finalement sortir le sien. Dans le cas de Microsoft, explique Balasubramian Sriram, il s'agit de faire converger, ou à tout le moins de fédérer les différents outils d'intégration, de communication et de gestion de flux (Biztalk, Windows Communication Foundation et Windows Workflow Foundation). Pour Eric Ortiz, chef de produit Biztalk pour Microsoft France, cela va simplifier le travail des intégrateurs : « Le développement va devenir de la composition de services, il n'y aura plus besoin de développer son propre conteneur. » Au final, le but est de fournir une plateforme invitant les entreprises et les développeurs à adhérer sans effort aux principes des SOA (Architectures orientées services), dans une approche tactique, bottom-up (partant du bas). Une offre intimement liée aux serveurs et aux services SQL et Windows Comme souvent chez Microsoft, le bénéfice d'une offre est conditionné au fait que le reste de la gamme soit utilisé : Visual Studio 2010 pour développer, Windows Azure et SQL Azure pour héberger applications et données dans le cloud, Windows Server et SQL Server pour héberger applications et données sur son serveur et profiter des fonctions de MDM (Master data management, gestion des données de référence), etc. Balasubramian Sriram ne voit pas vraiment de différence avec ce que ses concurrents proposent en la matière : « Nous proposons aussi du MDM ou du CEP [Complex event processing, traitement des événements complexes, NDLR], simplement il faut considérer l'ensemble de notre offre. Les autres éditeurs vous vendront une suite. Nous faisons la même chose, mais en nous appuyant davantage sur les partenaires pour proposer des solutions de bout en bout. » Plusieurs des clients ayant accepté de témoigner ce jour-là ont validé l'intérêt de la démarche. Pour ces organisations de taille moyenne, faire reposer la solution d'intégration sur des produits Microsoft permet de réduire sensiblement le niveau de complexité et le temps d'appropriation des technologies par les équipes. Le tout étant bien sûr de pouvoir intégrer des applications et des technologies hétérogènes. Comme Oracle qui avait fait témoigner la SNCF sur l'utilisation de Fusion Middleware pour connecter mainframes et terminaux Windows, Microsoft a invité à s'exprimer l'Unesco, sur la façon dont l'agence connecte ses bureaux à l'étranger au progiciel SAP du siège, à Paris. Témoignages de l'Unesco, la Fnac, JM Bruneau...