Après s’être fait taper sur les doigts, SFR joue les bons élèves. Arthur Dreyfuss, secrétaire général du groupe Altice France et François Durovray, président du Conseil départemental de l’Essonne, et président du syndicat mixte ouvert Essonne Numérique, ont signé un avenant à la convention de programmation et de suivi du déploiement FTTH pour le département de l’Essonne. Il prévoit le déploiement de la fibre dans 26 communes dont : Brétigny-sur-Orge, Fleury-Mérogis, Grigny, Juvisy-sur-Orge, Sainte-Geneviève-des-Bois, Vigneux-sur-Seine, ou encore Viry-Châtillon. Au total, l’accord prévoit de rendre raccordables à la fibre 182 404 logements et locaux professionnels de ces 26 communes. A ce jour, 95 833 logements et locaux professionnels essonniens peuvent déjà bénéficier de cette connexion.

Ce coup de collier dans le déploiement de la fibre en région de la part de SFR fait suite à la mis en demeure que l’opérateur et ses concurrents français ont reçu de l’Arcep au début du mois. L'autorité de régulation des communications électroniques et des postes compte bien faire respecter l'obligation de complétude en matière de déploiement de fibre optique jusqu'à l'abonné (FTTH). Après enquête, l'autorité a constaté que pour un certain nombre de points de mutualisation d'Orange, SFR et Free Infrastructure situés dans les zones moins denses et datant de plus de cinq ans que « de trop nombreux logements ou locaux à usage professionnels restent non raccordables et ce sans explication satisfaisante ». Des mises en demeure distinctes ont été adressées avec obligation pour. SFR devait ainsi respecter la complétude de 15 points de mutualisation (PM), soit 17 000 locaux d’ici fin 2019.

Orange et Free toutes griffes dehors

Si SFR joue aux premiers de la classe, Orange et Free seraient les cancres contestataires. Les relations entre le premier et le régulateur sont électriques, Stéphane Richard, président d’Orange, allant jusqu’à parler d’un « harcèlement juridique » de la part de l’Arcep à nos confrères des Echos. L’opérateur est même allé jusqu’à déposer devant le Conseil d'Etat une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) afin de contester le pouvoir de sanction de cette autorité. Quant à Free, il est également arme au poing contre le régulateur mais sur les enchères d’attribution de la 5G. Il n’empêche que Free Infrastructure a été mis en demeure de respecter son obligation de complétude sur 6 PM, soit 37 000 locaux d'ici au 31 décembre 2020. Orange devra compléter son réseau de 460 points de mutualisation (180 000 locaux) avant la fin de l’année.