A la surprise générale, Archos a officialisé la mise en service d'ici fin 2016 d'un réseau basse fréquence pour l'Internet des objets (IoT). Après les opérateurs de téléphonie Bouygues Telecom et Orange, le fabricant français de produits d'électronique grand public s'engouffre donc dans la brèche qui a fait le succès - anticipé - du toulousain Sigfox. Il faut dire que le gâteau à se partager est alléchant puisque le marché de l'IoT devrait représenter 500 M€ rien qu'en France l'an prochain. Le développement du réseau d'Archos est porté par PicoWAN, une filiale fondée pour l'occasion. Il est basé sur la technologie LoRa (Long Range) et sera déployé à l'échelle européenne. L'innovation d'Archos repose sur des pico-passerelles qui se présentent sous la forme de prises murales connectées à Internet par Wifi ou Ethernet. Grâce aux puces LoRa qu'elles embarquent, elles devraient offrir la même portabilité que des antennes placées sur un toit.

Un réseau collaboratif

Le succès de PicoWAN dépendra de son réseau d'utilisateurs. Le nouvel opérateur souhaite en effet transformer chacun d'eux en relais. Nécessairement moins chère que l'installation d'une antenne sur le toit (100 fois moins chère selon Archos), chaque pico-passerelle installée chez soi ou dans les bureaux deviendrait une antenne relais dédiée à l'IoT. Pour y parvenir, Archos a l'intention de distribuer gratuitement jusqu'à 200 000 pico-passerelles en Europe d'ici à fin 2016. Les tarifs de connexion au réseau d'Archos seront de 50 centimes d'euro par an par objet connecté. 50% des revenus résultant des connexions seront reversés aux possesseurs de pico-passerelles.

+30 % de revenus au 3ème trimestre 2015

Parallèlement à la présentation de son projet de réseau IoT, Archos a annoncé une forte croissance de ses facturations au troisième trimestre 2015. Le groupe a, en effet, publié mardi un chiffre d'affaires de 34,7 M€, en hausse de 30% par rapport à la même période un an plus tôt. Il le doit à l'accélération de sa croissance en Europe (+25%) et dans le reste du monde (+60%) portée par la gramme Diamond (smartphones et tablettes).

Après trois trimestres de croissance continue (+17% au 1er trimestre, +25% au 2ème trimestre), le fabricant français se dit confiant dans la poursuite de cette dynamique au quatrième trimestre. Il espère profiter d'une croissance annuelle de plus de 20%. A plus long terme, le groupe ambitionne une poursuite d'un tel niveau de croissance à deux chiffres et restaurer ainsi sa profitabilité, conformément à son plan stratégique à trois ans.