Le feuilleton AtoS continue après l’annonce ce week-end par Bruno Le Maire de l’envoi d’une lettre par l’agence de participation de l’Etat pour étudier l'acquisition de l’ensemble des activités sensibles de la SSII. Elles concernent  « 100% des activités d’Advanced Computing, de Mission-Critical Systems (MCS) et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité) ». Le ministre de l’Economie a souhaité la mobilisation des industriels dans ce projet avec un appel du pied prononcé vers Thales, Airbus ou Dassault Aviation. Le premier vient de répondre mollement à cette invitation.

A l’occasion de la présentation de ses résultats financiers, le directeur financier de Thales Pascal Bouchiat, a rappelé à des journalistes, « ne pas être intéressés par BDS ». Le groupe de défense a notamment complété son portefeuille de cybersécurité avec le rachat d’Imperva. Mais il ne ferme pas la porte, « si, à un moment donné, cet actif particulier de défense et sécurité, qui représente une partie minoritaire de BDS, était à la vente, on ne s'interdirait pas de le regarder ».

Daniel Kretinsky va déposer une offre

En parallèle de cet engagement étatique, une autre bataille se poursuit entre les repreneurs d’Atos. Surtout que les conditions de reprise ont changé depuis la présentation du plan de refinancement présenté le 9 avril dernier. Dans son communiqué du 29 avril, la société estime que les créanciers doivent effacer 70% de la dette (3,2 Md€) et 1,7 Md€ d’argent frais. Les sauveteurs devront donc garantir de solides capacités financières pour s’emparer d’Atos.

Selon nos confrères de BFM, Daniel Kretinsky a pris la décision de déposer une offre. La question sera de savoir s’il y va seul ou accompagné. Depuis plusieurs semaines, les rumeurs prêtent au canadien CGI d’être un partenaire du milliardaire tchèque dans l’opération. Face à lui, David Layani (président d'OnePoint) n’a jamais caché son ambition en voulant s’emparer de l’ensemble d’Atos et plaide pour sauvegarder l’intégrité du groupe. Il a reçu le soutien du financier Walter Butler, mais il n’a pas les mêmes capacités financières que Daniel Kretinsky. Le feuilleton est donc loin d’être terminé.