L’impression ou la version manuscrite de l’attestation dérogatoire et obligatoire de déplacement bascule aujourd’hui en mode numérique lisible sur les smartphones. Après des tests ce week-end, le ministère de l’Intérieur vient de mettre en ligne son site à l’adresse https://media.interieur.gouv.fr/deplacement-covid-19/. Une adresse importante, car c’est la seule qui est autorisée pour générer le formulaire numérique. Elle est accessible depuis son navigateur mobile.

Une fois sur la page, la personne remplit son formulaire de la même façon que la version papier (nom, prénom, adresse, date de naissance, lieu de naissance, date et heure de sortie, raison). Une fois cette démarche réalisée, un PDF est généré avec un QR code. Ce dernier devra être présenté aux policiers ou aux gendarmes en cas de contrôle.

Les informations stockées en local ? 

Pourquoi un QR code ? Selon Christophe Castaner, cette solution répond à plusieurs avantages, pas de collectes des données des usagers, lutte contre la fraude avec horodatage automatique du formulaire, respect des gestes barrières comme la distanciation sociale. Sur le premier point, la page du formulaire numérique précise « Les données saisies sont stockées exclusivement sur votre téléphone ou votre ordinateur. Aucune information n'est collectée par le Ministère de l'Intérieur. ». Ce point devrait faire l’objet d’une attention particulière de la Cnil, notamment la question de la conservation des logs. Pour aller plus loin, une page sur la politique de confidentialité a été mise en ligne, qui rappelle les précisions de la page d’accueil et ajoute que des cookies sont déposés sur le terminal. Il s’agit principalement de cookies de sécurité notamment des protections anti DDoS et de WAF (Web Application Firewall) Incapsula d’Imperva.

Le générateur de QR Code a été développé par le Lab du ministère de l’Intérieur en JavaScript. L’application Android pour les terminaux sécurisés des gendarmes et de la police, nommée CovidReader, a été développée par le STI2S (service des technologies et des SI de la sécurité intérieure). A voir si celle-ci pourra être utilisée pour enregistrer les sorties et réaliser des statistiques. Pour les plus paranoïaques, il reste l’option du formulaire papier. Pour mémoire, le non-respect du confinement est passible d’une amende de 135 euros. Elle peut passer à 200 euros en cas de récidive.