Pour la plénière de sa Global Partner Conference 2012 à Las Vegas, HP a fait dans le local avec un petit show sur scène. Les choses sérieuses n'ont toutefois pas tardé à commencer avec l'arrivée sur scène de Dave Donatelli, patron de l'activité infrastructures (ESSN) chez HP. Après des annonces sur le business avec les partenaires, nous reviendrons sur le sujet dans un article ultérieur, le dirigeant a présenté les serveurs Proliant Gen8 et dressé la feuille de route de l'HP post Apotheker. A savoir une pyramide qui comprend à la base l'infrastructure ("The core"), puis à la strate supérieure la partie logicielle ("Expand the core"), ensuite les services ("Add value to the core") et enfin les solutions ("Make it work"). « C'est le pouvoir de la convergence. Notre but est très ambitieux, il s'agit de transformer l'industrie avec nos solutions serveurs, stockage et réseau pour aller vers le cloud », a indiqué Dave Donatelli. Et cette stratégie porte le nom de projet Voyager.


Dave Donatelli, patron de l'activité infrastructures (ESSN) chez HP

Après le projet Moonshot, dévoilé le 11 octobre 2011, qui visait à améliorer l'efficience énergétique des datacenters avec des solutions innovantes comme des prototypes de serveurs basés sur les plates-formes ARM et Intel Atom, le projet Odyssey, lancé le 22 novembre 2011, qui consistait à gérer comme un seul système des plates-formes animées par Linux, Windows et Unix pour des applications critiques, HP annonce donc Voyager pour redéfinir les attentes et les coûts des plates-formes serveurs. Si le projet Voyager ne concerne aujourd'hui que la plate-forme x86, Dave Donatelli a expliqué lors de la conférence de presse qui a suivi la plénière que le projet sera étendu à Itanium en novembre prochain. John Gromala, responsable marketing chez HP nous a ensuite expliqué que beaucoup d'efforts ont été réalisés pour mener à bout le projet Voyager et qu'il pouvait s'étendre à d'autres infrastructures.

Des serveurs mais pas de détails sur les processeurs

Pour revenir au sujet phare de la journée, le lancement des Proliant Gen8, HP a présenté certaines des innovations de cette plate-forme qui a demandé 2 ans de développement et 300 millions de dollars d'investissement. 900 brevets ont d'ailleurs été déposés pour couvrir ces innovations, notamment un Smart Socket codéveloppé avec Intel. Intel, justement, était le grand absent de cette conférence de presse. Pas un mot n'a en effet prononcé sur les processeurs qui animeront ces Proliant Gen8. Mark Potter, en charge de l'activité serveur chez HP a simplement concédé qu'il y avait des rumeurs de nouveaux processeurs chez Intel. Le fondeur californien n'annoncera ses puces Xeon E5 - le nom qu'il ne fallait pas prononcé lors de cet événement - que début mars. Le 5 mars pour être plus précis selon un confrère d'IDG NS qui a arraché l'information à Santa Clara. Mais la plate-forme Proliant Gen8, qui sera disponible à partir de mars et progressivement étendue dans la gamme au cours de l'année, accueillera également les puces pour serveurs d'AMD.

Une plate-forme majeure pour HP

Beaucoup d'innovations ont été présentées à l'occasion du lancement du Proliant Gen8 qui autoriserait un retour sur investissement sur 5 mois et permettrait de doubler la capacité d'un datacenter selon les dirigeants de HP. Pour expliquer ces deux points, plusieurs éléments sont mis en avant et notamment l'architecture ProActive Insight. Le constructeur de Palo Alto entend bien améliorer l'automatisation des serveurs pour augmenter significativement leur disponibilité. Grâce à l'intelligence logicielle dont sont équipées ces machines, HP indique ramener à 3 secondes l'intégration d'un serveur. Avec l'outil Active Health, pas moins de 1600 paramètres du serveur sont analysés en temps réel pour prévenir les problèmes et les pannes. Et avec Smart Update, le numéro des serveurs indique pouvoir mettre à jour 1000 machines avec un seul clic.

Pour augmenter la performance de ces serveurs, HP mise également sur les SSD comme système cache et le support du PCIe 3 sur les cartes mères. Avec ces deux éléments, HP indique améliorer de 85% le trafic du stockage en entrée/sortie. Enfin, avec une nouvelle architecture pour l'écriture en cache des données sur les SSD, Mark Potter annonce une révolution aussi importante que l'arrivée du Raid en 1989. « Les serveurs et le réseau sont un frein à l'augmentation du stockage. Pour un dollar dépensé en stockage, il est nécessaire d'investir 6 dollars en serveur, en réseau et en administration. (...) Aujourd'hui nous voulons changer ce challenge  », nous a indiqué Florian Reithmeier, responsable de l'activité serveurs X86 pour HP Europe.