Amazon Web Services espère que ses derniers outils de gestion dans le cloud vont inciter les entreprises à installer encore plus d'applications dans le cloud. Mais le fournisseur de service sait aussi que la prise en compte des processus de gestion internes est plus importante que tout ce qu’il peut proposer. Ainsi, en début de semaine, Amazon a mis à jour sa plate-forme de gestion OpsWorks pour lui permettre de fonctionner avec Windows Server, et le fournisseur a livré une nouvelle API qui permet aux départements IT de générer des milliers d’instances ponctuelles à partir d’une requête unique.

Au fur et à mesure, les fournisseurs de cloud comme Amazon ajoutent de nouvelles fonctionnalités pour rendre les capacités de gestion offertes à leurs clients toujours plus efficaces et couvrir tous leurs besoins. D’autant que, les entreprises installant de plus en plus de gros systèmes informatiques dans le cloud, l’accès à des fonctions de gestion avancées devient primordial. Jusqu'ici, la plateforme OpsWorks était uniquement compatible avec des serveurs Linux cloud et sur site. « L’ajout du support pour les instances EC2 (Elastic Compute Cloud) exécutant Windows Server 2012 R2 la rend encore plus utile », a déclaré Amazon dans un blog. L'outil qui peut servir pour la gestion de la configuration, le déploiement d'applications, les mises à jour logicielles et le monitoring, vise les utilisateurs DevOps qui veulent de meilleures capacités de gestion et plus d’automatisation pour personnaliser et contrôler leurs environnements.

Meilleure intégration des instances spot 

Pour ce qui est des instances ponctuelles, Amazon veut également les rendre plus utiles. Ces instances dites « spot » sont facturées au temps d’usage réel et reviennent généralement beaucoup moins chères que les serveurs à la demande. Elles sont mises en route quand le prix descend en dessous du tarif que l’entreprise a prévu de payer. Si le prix d’une instance ponctuelle devient égal ou supérieur au prix de l'offre, elle est alors suspendue. Selon Amazon, la nouvelle API permet aux administrateurs de lancer un groupe d’instances ponctuelles travaillant ensemble pour faire tourner des applications distribuées, comme dans le cas du traitement par lots ou du workflow Hadoop. Dans le passé, pour faire la même chose, les entreprises devaient écrire leur propre code personnalisé pour savoir où elles en étaient en terme de tarif et de capacité. La manière de travailler des instances ponctuelles est plus adaptée aux charges de travail qui n’ont pas d’impératifs de traitement dans le temps et elles permettent de traiter les interruptions sans à-coup. Google a également lancé cette semaine ses instances ponctuelles baptisée Compute Engine Preemptible.

Amazon n’est pas le seul à vouloir enrichir ses offres de gestion. Microsoft a également intensifié ses efforts dans ce domaine : la firme de Redmond veut rendre Azure plus compétitif, y compris en ajoutant constamment plus de fonctionnalités à la version Preview de son portail de gestion. Cependant, peu importe la façon dont fonctionnent les outils : ils ne sont qu’un élément dans la structure globale de gestion. « Tout le travail que doit faire l’entreprise en interne quand elle devient plus dépendante de services cloud est encore sous-estimé », a déclaré Dan Bieler, analyste principal chez Forrester. « De nombreux facteurs qui ne dépendent pas de la technologie devraient être pris en compte dans tout sujet concernant le cloud », a conseillé l’analyste.