En théorie, la portée du LoRaWAN est élevée, allant de 2 kms en zone urbaine à 15 kms en zone rurale. Surtout, le protocole de télécommunication est très peu gourmand en énergie, et permet de conserver les batteries très longtemps. Par exemple, les éleveurs utilisent des appareils IoT LoRaWAN pour surveiller l’état de santé de leurs bêtes et localiser leurs troupeaux, ou encore des chaînes de restaurants l'utilisent avec des capteurs IoT en réseau pour être alertés des variations de température dans les réfrigérateurs.

Si l'image commune que l’on a de l'agriculture reste un peu désuète, ce secteur est en réalité de plus en plus sophistiqué et les agriculteurs ont accueilli l'Internet des objets (IoT) avec beaucoup d’enthousiasme. L'agriculteur moderne utilise couramment la précision du GPS pour faire ses plantations, pour l'arrosage et la récolte, mais il fait aussi de la surveillance à distance du sol et de l'analyse approfondie du rendement. Et c’est peu de dire que les technologies utilisées en agriculture continuent d'évoluer à un rythme effréné, comme en témoigne le récent partenariat entre Quantified Ag, un programme soutenu par l'Université du Nebraska, qui permet, entre autres choses, de surveiller la santé du bétail grâce à un système d'étiquettes IoT agrafées à l’oreille des animaux, et Cradlepoint, le fournisseur de NetCloud Manager.

L'amélioration de la sécurité alimentaire en question

Les étiquettes Quantified Ag utilisent la technologie LoRaWAN pour transmettre des données comportementales et biométriques à des passerelles personnalisées installées dans une ferme, où les données sont agrégées. Ces passerelles existantes fonctionnaient plus ou moins bien, du fait notamment d’une connectivité filaire peu fiable et de la multiplicité des fournisseurs de services Internet ruraux qui rendait l’échange de données compliqué. Cradlepoint s'est associé à un fournisseur national de données cellulaires, dont le nom n’a pas été communiqué, pour simplifier considérablement la synchronisation des données à travers une implémentation donnée, mais aussi pour faciliter le déploiement et l'approvisionnement de nouveaux nœuds.

La simplicité est toujours préférable dans les déploiements IoT, et les systèmes unifiés, approvisionnés par un seul réseau, sont un atout majeur pour de nombreux cas d’usages de l’IoT. Même quand le bétail n'est plus vivant, la technologie IoT joue un rôle. Des restaurants comme Five Guys et Shake Shack intègrent la technologie WAN basse consommation pour connecter des capteurs de température à un réseau. Un Internet des Burgers, en quelque sorte… Plus tôt ce mois-ci, l’entreprise Semtech, qui fabrique les appareils LoRaWAN en question, a annoncé que des chaînes de restaurants comme Hattie B's avaient rejoint le réseau et utilisaient cette technologie IoT pour améliorer la sécurité alimentaire. Cette petite chaîne de restaurants de Nashville, réputée pour son poulet frit épicé, a récemment compris les avantages d'un tel système après une panne de courant. Une notification instantanée lui a permis d’être immédiatement informée d’une panne du système de réfrigération et de sauver des dizaines de milliers de dollars en denrée alimentaire.

A coup sûr, tout ce qui permet d'éviter le gaspillage de poulet frit et de hamburgers - et potentiellement, de maintenir leur prix à un niveau légèrement inférieur - est une bonne chose, et Semtech soutient (comme on pourrait s'y attendre) que la technologie LoRa est le meilleur choix possible pour cela, vue sa capacité à traverser des obstacles comme des portes de réfrigérateur et de congélateur, avec moins de réduction de bande passante que le Bluetooth, par exemple.

Une alternative à Sigfox pour tracer les vélos

Ceux vivent en milieu urbain auront probablement remarqué que ces dernières années la location de vélos s'est rapidement répandue. Le fournisseur de connectivité IoT Sigfox s'est également lancé dans ce secteur en concluant un partenariat avec la société française INDIGO weel, laquelle a lancé, au début du mois, une offre de location de vélos, de e-scooters et de fauteuils électriques en libre-service. Grâce à la technologie de réseau étendu de Sigfox, Indigo peut suivre avec précision sa flotte de véhicules et prévenir le vol et les dégradations. Sigfox affirme également que l'intégration de sa technologie dans le parc de vélos réduira les coûts, puisque les capteurs réutilisables peuvent être facilement transférés d'un vélo à l'autre, et permettra aux utilisateurs de trouver plus rapidement le véhicule dont ils ont besoin. Sigfox se définit volontiers comme un « fournisseur de services IoT », et sa large couverture - l'entreprise prétend opérer dans 60 pays - convient parfaitement à son application, car elle couvre beaucoup de terrain et ne nécessite pas forcément beaucoup de bande passante.

Alerter sur la vulnérabilité des dispositifs médicaux

Ce mois-ci encore, des évènements plus ou moins graves, mais toujours inquiétants, ont rappelé le manque de sécurisation des dispositifs IoT, de leur vulnérabilité et de leur exploitation possible par des pirates. Ainsi, l’entreprise de cybersécurité CyberMDX a alerté contre une faille pouvant permettre de compromettre des appareils d'anesthésie et des respirateurs Aestiva et Aespire de GE. Une exploitation de la faille permettrait à des pirates de modifier le mélange de gaz que le patient respire, la date et l'heure ou de supprimer les alarmes. GE a répondu que pour pirater ses dispositifs, les attaquants devaient d’abord accéder au réseau de l'hôpital et s’introduire dans un serveur mal sécurisé, exhortant au passage les utilisateurs à ne pas utiliser ce genre de serveurs. (Évidemment, si les appareils n'ont pas besoin d’être connectés au réseau, c'est encore mieux).

Dans un autre genre, au début du mois, un chercheur anonyme de VPN Mentor a fait savoir qu’Orvibo, un fabricant chinois de dispositifs intelligents pour la maison avait ouvert (probablement par accident) l’accès à une énorme base de données. Celle-ci contenait 2 milliards d'entrées de log, avec les adresses électroniques, les noms, les mots de passe, et même la localisation géographique des utilisateurs, établie d'après l’empreinte d'appareils intelligents installés dans les résidences et les hôtels. Depuis, l'entreprise a certes fermé l'accès à cette base de données, mais en terme d’image, ce n'est pas très rassurant.