Le WiFi 802.11ac, commence lentement à apparaître dans les maisons, les bâtiments et lieux publics. Mais, selon les recherches réalisées par la société d’études OpenSignal, bien que plus rapide, le dernier WiFi « gigabit » ne peut pas délivrer le débit annoncé aux smartphones. Ce manque de performance est en partie lié au fonctionnement du sans fil et au mode de déploiement de la technologie, mais il résulte aussi de la piètre performance des réseaux filaires utilisés par les réseaux sans fil. Afin de savoir sur quels réseaux Wi-Fi se connectaient les utilisateurs et connaître leurs vitesses de connexion, OpenSignal a utilisé son app de monitoring gratuite qui tourne sur des milliers de smartphones.

L’analyse de ces données a permis au bureau d’études de constater qu’avec la dernière forme WiFi 802.11ac, la vitesse moyenne de connexion atteignait 32,4 Mb/s. Certes, cette vitesse est deux fois plus élevée que celle obtenue avec toute autre version de la norme sans fil. Néanmoins, la technologie est censée fournir une vitesse de 400 Mb/s, même sous la forme la plus basique, c’est-à-dire en mode mono-antenne qui prévaut dans les smartphones actuels. Les raisons de ce plafonnement sont en partie liées aux limites intrinsèques de la technologie sans fil, qui n’atteint jamais les vitesses de pointe théoriques dans le monde réel. Également parce que la bande passante est partagée entre les utilisateurs.

7 Gb/s en Wave 2 

Mais très souvent, la limite réelle de la connexion WiFi résulte de la vitesse du fil branché sur le point d'accès. Le WiFi dépasse souvent la vitesse des réseaux câblés, et si sa vitesse plafonne, c’est que le réseau câblé en arrière-plan est probablement à sa limite. Toutes les ondes radio doivent en quelque sorte retourner vers l'Internet. Si les données sont remontées à 25 Mb/s sur le réseau câblé, le WiFi ne pourra pas aller beaucoup plus vite. Avec « Wave 2 », censé atteindre les 7 Gb/s, le 802.11ac est encore plus rapide. L’Ethernet essaye de suivre : de nouvelles interfaces LAN arrivent à délivrer du 5 Gb/s, mais les connexions Gigabit Ethernet ne sont pas encore assez rapides pour soutenir la vitesse du « Wave 2 » au niveau des points d'accès. (Le passage de tous les réseaux au 10 Gigabit Ethernet coûte cher).

De fait, les réseaux actuellement capables de délivrer du WiFi 802.11ac aux mobiles sont assez rares. Pour bénéficier de la nouvelle norme, il faut un téléphone et un réseau compatibles. Même en Norvège, pays classé en tête de l’étude, OpenSignal a trouvé que 11,4 % seulement du temps de connexion des utilisateurs se faisait en 802.11ac. Les utilisateurs américains arrivent en seconde position avec un temps de connexion de 7,9 % en Wi-Fi gigabit. Mais, la plupart du temps, les smartphones se connectent sous l’ancienne norme WiFi 802.11n, plus lente. OpenSignal a également trouvé un outsider : le temps de connexion en WiFi 802.11ac des propriétaires de mobiles Google Nexus 6P atteint 45 %. Ce qui fait dire au bureau d’étude que les utilisateurs du mobile Android de Google savent profiter des connexions les plus rapides.