Dans un geste envers ses actionnaires, BNP Paribas vient d'annoncer un renforcement de son plan d'économies. A l'horizon 2025, les mesures d'efficacité opérationnelle décidées depuis 2022 doivent désormais dégager 2,7 Md€, soit 400 M€ supplémentaires par an dès 2024 par rapport aux objectifs précédemment annoncés. Ce qui, selon le communiqué de l'établissement, ne vient pas remettre en cause la « trajectoire de croissance régulière » du résultat net, avec un niveau pour 2024 qui sera supérieur à celui de l'année dernière, promet BNP Paribas.

Si le groupe ne fournit guère de détails sur les mesures additionnelles, une présentation de BNP Paribas lors d'une conférence Morgan Stanley évoque des mesures de mutualisation, de délocalisation (nearshore ou offshore), d'automatisation et de modernisation IT (accélération du recours au cloud et du déploiement de l'IA), d'optimisation des locaux ou des achats.

60% des applications sur le cloud fin 2025

Les investissements de BNP Paribas dans la technologie et les systèmes d'information équivalent à 16% de son produit net bancaire en 2023 (soit environ 7,5 Md€). En février, à l'occasion de l'annonce de ses résultats annuels, le groupe indiquait vouloir passer sous ce ratio en 2025. Sans toutefois s'engager plus avant sur une cible précise. Le budget informatique de BNP Paribas a nettement progressé entre 2017 et 2023, passant de 5,8 à environ 7,5 Md€.

La stratégie informatique de BNP Paribas est marquée par une montée en puissance des architectures cloud, notamment via un partenariat avec IBM qui déploie un cloud dédié pour l'établissement. L'objectif affiché jusqu'à aujourd'hui était de faire tourner 60% des applications sur des environnements cloud fin 2025, la banque affirmant avoir d'ores et déjà atteint la barre des 45%. Toujours lors de ses résultats annuels, BNP Paribas indiquait avoir fait progresser de 25% ses ETP présents en centres de services partagés et avoir réduit de 30% ses datacenters depuis 2021. Les nouvelles économies annoncées pour 2024 devraient se traduire par une inflexion de ces trajectoires.

Une réponse à la sanction de la bourse

Sur l'IA, BNP Paribas vise 1000 cas d'usage en production en 2025 (contre 750 actuellement), autour de quatre grands champs d'utilisation : la génération de revenus, l'expérience client, l'efficacité et la gestion du risque. Tous usages de l'IA confondus, BNP Paribas s'était jusqu'à présent engagé à générer 500 M€ de valeur à l'horizon 2025, par la création de nouveaux revenus ou l'optimisation des coûts et des risques.

L'annonce des 400 M€ d'économies supplémentaires apparaît comme une réponse à la chute de 9% du cours de bourse qui avait accueilli la publication des résultats de la banque en février. BNP Paribas y avait pourtant annoncé un résultat net distribuable de 11,2 Md€, en hausse de plus de 10 % sur un an.