BNP Paribas compte une dizaine de filiales en Afrique, au Maghreb et dans l'Afrique subsaharienne. Elles sont dirigées depuis Paris par une direction ad hoc qui dispose de son propre centre de services informatiques, à Montreuil. La banque envisage, selon Le Monde, de délocaliser 150 postes au Maroc.  De source interne, 95 postes seraient transférés de Montreuil, près de Paris, au Maroc, d'ici 2019, 30 autres suivraient, 25 autres postes étant menacés de suppression.

La banque consulte les organisations syndicales qui réclament la même démarche auprès du CHS-CT et du comité d'entreprises. Elles ont obtenu qu'une expertise soit soumise au comité d'entreprise et veulent qu'un projet alternatif soit étudié de manière à préserver l'expertise des salariés concernés. La banque compte une DSI spécialisée sur l'international et la clientèle des particuliers, la DSI IRB (international retail banking), qui est désormais scindée en deux : IRB 2.0 qui travaille sur le digital et DSI RA qui assure l'informatique de l'Afrique et des Dom Tom et a vocation à être en partie transférée vers Casablanca.

Deux filiales informatiques au Maroc

BNP Paribas possède deux filiales informatiques au Maroc : BDSI (Banque de détail et systèmes d'information) et Mediha Informatique. C'est par leur intermédiaire que des activités peuvent être exercées au Maroc. BDSI est située à CasaNearShore, près de Casablanca, le plus grand centre de services francophones du continent (*). Il assure des activités de BPO (business process outsourcing) de centres d'appels, de développement de logiciels et de back office bancaire. BNP Paribas possédait une autre filiale informatique à CasaNearShore, BNP Paribas Méditerranée IT, vendue à IBM début 2016. Cette société s'occupe essentiellement de comptabilité. BNP Paribas détient également une filiale purement bancaire la BMCI, Banque marocaine pour le commerce et l'industrie.

La banque est engagée depuis plusieurs années dans une refonte  de l'informatique de son réseau mondial. La deuxième étape en cours concerne particulièrement l'Afrique. Il est question de maîtrise des coûts, d'innovation digitale et de travail collaboratif du côté de la direction. Les syndicats redoutent que cet engagement vers l'offshore ne soit plus large, que les 150 postes annoncés ne se retrouvent 500 à plus long terme.

(*) Il compte plus d'une centaine d'entreprises et 20 000 salariés. Parmi elles, Altran, Atos, Dell, Oracle, SAP.