Le numérique est très présent dans les orientations de BPCE depuis l'arrivée d'Yves Tyrode, il y a dix-huit mois, avec le titre de directeur général. Il est désormais encore plus structurant avec la présentation d'un nouveau  plan de développement pour les années 2018 / 2020, nommé TEC, pour Transformation digitale, Engagement et Croissance. C'est le Président du directoire en personne, François Pérol, qui l'a présenté mercredi 29 novembre.

La transformation numérique est l'objectif central du groupe pour les clients, les salariés et les sociétaires. Les clients actuels doivent basculer à 90% dans l'utilisation d'outils numériques d'ici 2020. Les souscriptions se feront alors par des canaux digitaux dans 10% des cas. En 2018, les prêts personnels seront entièrement assurés en ligne, ce sera le cas pour les crédits immobiliers en 2020. Les salariés auront des outils de conquête ou de fidélisation adaptés. Ces développements numériques entraîneront la croissance du groupe et la conquête de plus de 600 000 clients particuliers supplémentaires d'ici 2020.

600 millions d'euros d'investissement par an en 2020

Le groupe s'appuie sur cinq plateformes multimarques développées par les équipes d'Yves Tyrode. Toutes les marques du groupe, par exemple Banques Populaires, Caisse d'Epargne, Crédit Foncier, auront les même interfaces. Derrière, le groupe veut utiliser ses données pour qu'elles servent directement à affiner les offres, tout en surveillant mieux les risques. Le cloud est sollicité, de même que l'intelligence artificielle et les robots. Les investissements dans cette transformation digitale vont augmenter pour atteindre 600 millions d'euros par an en 2020.

L'objectif pour les salariés est d'apporter de meilleurs conseils dans les trois grands types de banque assurés chez BPCE : banque de proximité, gestion d'actifs et grande clientèle. Les salariés sont entraînés dans le mouvement avec 10 millions d'heures de formation, du mobile learning, un équipement à 100% en outils digitaux, la mobilité favorisée avec un site dédié. Le groupe va recruter 800 spécialistes de l'IT et du digital.

Economies sur les agences et le personnel

Inversement, cette année, il a supprimé 160 agences et 950 postes, d'ici 2020 ce sera respectivement 400 agences et 4 000 postes. BPCE comptait 67 000 collaborateurs début 2017, mais reste comme ses confrères les big fives (Crédit Agricole, BNP Paribas, Crédit Mutuel, Société Générale) engagé dans un double mouvement d'économies sur les agences et le personnel et de redéploiement par le numérique. D'ici 2020, BPCE veut réaliser un milliard d'euros d'économies.

Le groupe veut également lutter contre les fintechs et toutes les formes de souscription en ligne de produits bancaires. On pense à YounitedCredit, site en ligne de crédit bancaire, qui est passé cette année à la signature électronique. BPCE a sa propre fintech, Fidor, qu'il va développer en France en 2018 (c'était prévu pour 2017). Fidor est une fintech allemande rachetée en juillet 2016 par BPCE. Ses clients sont aussi membres de sa communauté et coopèrent à l'élaboration des produits, d'où son slogan : « banking with friends », la banque avec des amis. Elle compte 120.000 clients actifs et une communauté de 350.000 membres en Allemagne. En France, elle doit aider BPCE à conquérir  de nouveaux clients en rajeunissant leur profil. Et à contrer les quatre autres grandes banques déjà pourvues de fintechs.