Le 14 janvier 2019, Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie et des Finances, a renoué avec la tradition des voeux à la presse. Cet exercice convenu et formel est surtout l'occasion de rappeler quelques grands axes de son action. Il était accompagné de Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, mais pas de Mounir Mahjoubi, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances et du ministre de l'Action et des Comptes publics, chargé du Numérique. Pourtant le numérique a fait partie des éléments clés à plusieurs moments de l'intervention du ministre, même si celle-ci a évidemment été bien plus générale. Le message porté par le ministre a ainsi été celui d'une volonté de réussite collective. « La réussite sera collective ou ne sera pas » a-t-il martelé.

Il ne doit pas y avoir de division entre des Français qui réussiraient et d'autres pas. La stratégie du gouvernement se veut résolue et constante face à des défis qui restent eux-mêmes constants : mondialisation, risques géopolitiques... et transformation technologique. Si « la France connaît un retard en digitalisation et en robotisation », ce secteur du numérique représente le foyer des emplois de demain. Mais c'est aussi un élément fort de souveraineté de la France. Il s'agit, en 2019, de faire cesser l'évasion fiscale massive des grands acteurs du numérique (l'acronyme « GAFA » n'a pas été prononcé). Lutter contre la désindustrialisation du pays, c'est aussi favoriser le retour d'une culture industrielle, refuser que l'on assemble en France des composants dont la valeur serait produite ailleurs (notamment dans l'électronique). Et c'est aussi en permettant aux PME (notamment les start-ups) de devenir des entreprises plus grandes, plus solides et capables d'exporter.

« S'attaquer aux journalistes et aux élus, c'est s'attaquer à la démocratie »

A l'occasion de la cérémonie des voeux du ministre de l'économie, le président de l'Association des Journalistes Economiques et Financiers (AJEF) a aussi présenté les siens. Emmanuel Cugny a voulu avoir une pensée pour les consoeurs et confrères pris à partie et agressés lors des récentes manifestations. Il a dénoncé la volonté des émeutiers de dicter aux journalistes ce qu'ils doivent écrire. Il a également dénoncé avec virulence le silence coupable voire les incitations de certains responsables politiques, multipliant les insultes et les mises en cause de la presse.

« C'est la liberté que l'on attaque en attaquant la presse » a martelé Emmanuel Cugny. A l'heure de la multiplication des « Fake News », la vigilance de la presse est nécessaire. Et Emmanuel Cugny a rappelé à Bruno Le Maire que la profession était également vigilante face à des lois comme celle sur le secret des affaires, la garantie de pouvoir enquêter ne pouvant pas être remise en cause dans une démocratie. Dans sa réponse, Bruno Le Maire a insisté sur l'indispensable présence d'une presse libre dans une une démocratie : « il n'y a pas de démocratie sans médias. C'est regrettable de devoir le rappeler. S'attaquer aux journalistes et aux élus, c'est s'attaquer à la démocratie. »