:Lemondeinformatique.fr : Vos résultats du deuxième trimestre dépassent les fourchettes annoncées dans l'avertissement lancée le 10 juillet. Etes-vous finalement satisfait des performances réalisées au cours de la période ? Benoît Fouilland : Avec un chiffre d'affaires en progression de 12%, et une bonne croissance dans les nouveaux marchés que nous investissons, on peut juger le trimestre comme satisfaisant. Néanmoins, les ventes de licences sont décevantes. Nous y voyons deux grandes causes. La première concerne la contribution de l'Europe (-8%, à 107 M$) et, dans une moindre mesure, de l'Asie (-10%, à 20 M$), qui s'avèrent décevantes alors que la performance réalisée en Amérique est exceptionnelle (+ 36%, à 168 M$). L'autre explication tient aux taux de signature des grands contrats. En toute fin de trimestre, des contrats importants sur lesquels on comptait n'ont pas été finalisés et ont glissé sur la période suivante. C'est un phénomène que l'on a observé de manière globale, et pas seulement en Europe. La déception vient également du bénéfice net : il passe de 23 M$ à 7,9 M$ en un an. Comment expliquez-vous ce recul ? Il y a des éléments de comparaisons importants à prendre en considération pour analyser ce résultat. La prise en compte de charges de rémunération en action a eu effectivement un impact important sur les données Gaap, de l'ordre de 11 M$. Mais sur une base pro format, le bénéfice par action s'inscrit dans le bas de la fourchette précédemment communiquée. La marge opérationnelle n'est certes pas au niveau de ce que l'on attendait, mais cela ne remet pas en cause notre modèle. Quelles mesures comptez-vous prendre pour améliorer vos performances sur les prochains trimestres ? Au troisième trimestre, l'effet de saisonnalité devrait peser sur les ventes de licences et le chiffre d'affaires total restera vraisemblablement stable. Nous allons poursuivre la mise en oeuvre d'outils d'excellence opérationnelle, commencée depuis la fin de l'an dernier. Cela concerne les secteurs des achats, des dépenses informatiques et le recours à l'offshoring. En outre, nous prévoyons des actions spécifiques de contraction des coûts au troisième trimestre sur les postes de dépenses variables. En particulier sur l'utilisation des contracteurs, sur la contraction des dépenses en personnel temporaire et sur les embauches nouvelles hors commercial. Enfin, certaines actions symboliques seront entreprises. Ainsi notre projet de rénovation du siège américain de San José est reporté. Comment envisagez-vous l'ensemble de l'exercice fiscal ? Nous ne faisons pas de prévision en terme de marge opérationnelle. Nous prévoyons un chiffre d'affaires en recul de 25 à 30 M$, une baisse qui prend en compte la décroissance des ventes de licences sur le deuxième trimestre. Les marchés financiers ont peut-être eu une réaction disproportionnée à la suite de notre pré-annonce mais Business Objects reste clairement une entreprise leader sur son marché. Le groupe a certes connu un à-coup mais l'équipe a su prendre la mesure des actions à mettre en place.