Lors de l'assemblée générale qui s'est déroulée hier à Paris, Capgemini a finalement décidé de ne pas soumettre au vote des actionnaires l'adoption du dispositif anti-OPA dont il était question en mars dernier. Cette résolution, qualifiée de « pilule empoisonnée » ou encore de bons Breton, aurait autorisé le conseil d'administration à émettre des bons de souscription d'actions gratuits en cas d'offre publique hostile. Après avoir recalculé les conséquences financières de ce dispositif, la SSII française a estimé qu'elle ne serait pas acceptable par les fonds d'investissements, et qu'elle serait finalement néfaste pour les actionnaires. « Le consensus de marché s'oriente vers une acceptabilité des bons Breton dès lors que le total des dispositions entraînant une dilution au moment d'une offre publique d'achat ne dépasse pas les 25%, explique Nicolas Dufourcq, directeur général adjoint en charge des finances du Groupe Capgemini. Notre résolution, conjuguée avec un dispositif ancien permettant d'exercer les stocks options en cas d'OPA, conduisait à franchir ce seuil. Nous avons donc pris l'option de retirer la résolution du vote. » La pilule empoisonnée est une clause de protection destinée à repousser une prise de contrôle inamicale. Son principe : elle donne le droit aux actionnaires d'acheter un nombre supplémentaire d'actions à un cours inférieur à celui du marché, ce qui a pour effet d'augmenter le nombre d'actions en circulation et de rendre le prix de la société inabordable. L'effet est toutefois à double tranchant, car cette opération dilue le taux de l'action. Capgemini a préféré opter pour la prudence. Pour rappel, Capgemini a fait l'objet ces derniers temps de nombreuses rumeurs de rachats par des SSII indiennes, comme Wipro, Infosys ou encore Reliance.