Google veut limiter l’activité des onglets d’arrière-plan de Chrome afin de réduire la consommation d'énergie des terminaux sur lesquels tourne son navigateur. Chrome 57 bénéficiera des premières mesures, mais l’éditeur compte prolonger ce travail sur le long terme. « À partir de la version 57, Chrome va ralentir l’activité des onglets d’arrière-plan en réduisant la minuterie des onglets les plus gourmands en énergie », a déclaré mardi dans un blog Alexander Timin, ingénieur logiciel de l'équipe de Chrome. La dernière version 57 du navigateur de Google est disponible depuis le jeudi 9 mars, mais tous les utilisateurs n'ont peut-être pas encore reçu la mise à jour.

Le ralentissement de l’activité des onglets d’arrière-plan n'est pas une nouveauté en soi : tous les navigateurs utilisent ce procédé à des degrés divers. Essentiellement, l’astuce consiste à limiter la fréquence d’actualisation de la page ou de l'application pertinente à une fois par seconde, contre plusieurs fois ou en continu. Avec Chrome 57, Google se montre encore plus exigeant. Selon Alexander Timin, les temporisations ne devront pas dépasser 1 % de la charge moyenne d’un processeur monocore. Cependant, les onglets qui diffusent de l'audio — comme celui de spotify.com — et ceux qui doivent maintenir des connexions en temps réel, notamment pour la vidéoconférence, ne seront pas affectés. L’ingénieur logiciel de Chrome a affirmé que ce mode de temporisation permettra « de réduire de 25 % l’activité des onglets d’arrière-plan ». Mais celui-ci n’a pas estimé l’impact que pourrait avoir ce gain sur l’autonomie de la batterie, un chiffre pourtant plus parlant pour les utilisateurs.

 

Pour la suite de son programme, Google a évoqué la « suspension complète de l’activité des onglets d’arrière-plan ». Ainsi, dès la fin juin, la firme de Mountain View compte suspendre complètement toutes les tâches des onglets d’arrière-plan sur la version mobile de Chrome. Et plus tard l’an prochain, les onglets d’arrière-plan de la version desktop de Chrome pourraient se mettre complètement en veille par défaut après « x » minutes. Cependant, les développeurs web auront toujours la possibilité de laisser tourner leurs applications même si l’onglet de la page n’est pas au premier plan.

Par le passé, les éditeurs de navigateurs ont cherché à se différencier en mettant en avant les performances de leurs applications. Mais aujourd’hui, à vitesse égale, ils doivent chercher d'autres moyens pour promouvoir leurs produits. Et les économies d’énergie sont un levier important, dans la mesure où les ordinateurs portables et les smartphones sont devenus les principaux outils pour naviguer sur le web. Les éditeurs et les développeurs consacrent de plus en plus de ressources pour réduire la dépense d'énergie de leurs navigateurs. Parmi leurs astuces : figer les onglets d’arrière-plan ou empêcher l’exécution du player Flash d'Adobe sans autorisation explicite de l’utilisateur. L’an dernier, Microsoft affirmait que son navigateur natif Edge pour Windows 10, était moins gourmand en énergie que Chrome ou que Firefox de Mozilla. Aujourd’hui, c’est au tour de Google de clamer qu’en terme d’économie d’énergie, son navigateur Chrome fait mieux. La version 57 de Chrome est disponible pour Windows, MacOS et Linux.