A la lecture du panorama publié le 18 novembre par KPMG et Numeum, les ESN ainsi que les sociétés d'ingénierie et de conseil IT (ICT) apparaissent résilientes, optimistes et confiantes. Résilientes, car après l'onde de choc provoquée par la première vague de Covid-19, bon nombre de celles dont l'activité avait chuté ont rapidement retrouvé le chemin de la croissance. Optimistes, car elles sont une majorité à anticiper des hausses de revenus à deux chiffres entre 2021 et 2023. Confiantes, enfin, parce qu'elles estiment quasiment toutes avoir mis en place les bonnes stratégies pour atteindre leurs objectifs.

Sur les 150 entreprises interrogées au cours du troisième trimestre 2021 pour réaliser l'étude, 46% ont maintenu leur progression d'activité en 2020 par rapport à 2019, et 43% ont retrouvé le chemin de la croissance d'il y a deux ans dans les mois qui ont suivi l'explosion de la pandémie. Pour la seconde de ces deux catégories, les revenus sont repartis à la hausse dès le troisième trimestre 2020 dans 26% des cas, et au quatrième trimestre 2020 dans 29% des cas. Elles sont 38% à avoir dû attendre le premier trimestre 2021 pour connaître cette reprise. « Les entreprises de services numériques et d'ingénierie conseil en technologie ont dû adapter leurs stratégies à moyen terme. Cela s'est notamment traduit par un recentrage de leurs offres sur des secteurs d'activité et des services plus porteurs », commentent les rédacteurs de l'étude.

Le cloud devient l'offre la plus porteuse

Ce mouvement a fait monter les services cloud à la première place du podium des services/solutions/produits les plus porteurs l'an dernier (pour 24% des entreprises sondées). Numéro un en 2019, le conseil en transformation digitale a été rétrogradé à la seconde place (21%), devant la cybersécurité (14%) et la conception de solutions technologiques (11%). En termes de clients, ce sont les entreprises des services financiers qui se sont montrées les plus dynamiques, suivies des intervenants sur les secteurs commerce et des biens de consommation, et de ceux de l'Energie et de l'industrie. A l'opposé, les acteurs du tourisme, de l'aérospatial et de la défense, puis de l'automobile ont été les moins performants.

Le recentrage de l'offre observé en 2020 se poursuit. Cette année, les revenus que les ESN et les ICT tirent du cloud et du digital enregistrent en effet une croissance à deux chiffres. De quoi nourrir leur optimisme quant à l'évolution future de leurs activités. Parmi elles, les plus optimistes sont les TPE, qui visent une croissance annuelle moyenne de chiffre d'affaires de 14,1% entre 2021 et 2023. PME et ETI tablent respectivement sur 13,5% et 10,3% de hausse, contre 5,8% pour les grandes entreprises. Toutes tailles confondues, elles sont 92% à se dire confiantes ou très confiantes dans la stratégie qu'elle mènent pour atteindre leurs objectifs en 2021.

5% des revenus investis en R&D, les data sciences privilégiées

Pour accompagner la croissance attendue, les ESN et les ICT doivent également actionner le levier de l'innovation. En 2020, elles ont consacré 5% de leur chiffre d'affaires à la R&D. Une taux qui monte à 9% pour les PME et les TPE du secteur et redescend à 1% pour les grandes entreprises. Pour elles, les cinq domaines d'investissement prioritaires sont les data sciences (17% des réponses), les méthodologies de types Agile, DevOps, SCRUM, etc. (15%), le cloud et l'Edge (14%), l'IA (13%) et la cybersécurité (11%). Devenu une technologies mature, le cloud ne fait plus partie des premiers domaines d'investissements.