Les inquiétudes liées à la capacité des opérateurs télécoms à assurer une bande passante suffisante suite à l'afflux de télétravailleurs devraient être quelque peu calmées. Après discussion avec Thierry Breton, Commissaire européen en charge du numérique, les CEO de Google et YouTube, respectivement Sundar Pichai et Susan Wojcicki, et le CEO de Netflix Reed Hastings, ont accepté de faire un geste. Pour ne pas mettre sous pression le trafic Internet en direction des réseaux européens et permettre d'assurer des connexions correctes pour les entreprises dont les employés sont nombreux à se connecter depuis leur domicile, Google YouTube va baisser pendant 30 jours la qualité de ses flux, tandis que Netflix va réduire de 25% son trafic vers l'Europe.

« Nous continuerons à travailler avec les gouvernements des États membres et les opérateurs de réseaux pour minimiser la pression sur le système, tout en offrant une bonne expérience utilisateur », a fait savoir YouTube dans un communiqué. Dans les faits, la définition des flux vidéo proposés sur la plateforme de streaming de Google sera limitée au Standard et non plus HD. Du côté de Netflix, l'annonce n'est pas exactement la même, mais des dispositions ont été prises pour éviter une possible congestion des flux : « Nous estimons que cela réduira le trafic Netflix sur les réseaux européens d'environ 25% tout en garantissant un service de bonne qualité à nos membres », a expliqué de son côté le géant de la vidéo à la demande américain. 

Le lancement de Disney+ pas encore décalé en France

Depuis le début de la crise liée au Covid-19, le temps passé par les gens sur les plateformes de streaming vidéo ont bondi de plus de 20% dans le monde, avec des pics de plus de 40% en Autriche et en Espagne. Dernièrement, des acteurs comme l'ARCEP et la Fédération Française des Télécoms ont fait part de leur inquiétude sur la capacité à maintenir un niveau suffisant de bande passante pour permettre notamment aux entreprises de télétravailler dans de bonnes conditions. Michel Combot, directeur général de la FFT, souhaitait en cette période délicate, attendre des grands acteurs du web des comportements responsables. Un appel entendu par certains comme Google YouTube et Netflix, bien que l'on ignore encore combien de temps ces derniers accepteront de limiter leurs qualité et quantité de flux et surtout si d'autres compagnies suivront leurs traces. A ce jour, le lancement de Disney+ est toujours calé pour le 24 mars 2020 même si le gouvernement espère bien faire plier le géant américain pour retarder son arrivée en France.