La semaine dernière, le président de Dell Financial Services (DFS), Bill Wavro, a annoncé que la banque interne du groupe a débloqué 9 Md$ pour financer un programme de flexibilité de paiement pour ses clients. « Le but étant d'assurer la mise en oeuvre de la transformation numérique de nos clients même dans le contexte de l'épidémie et soulager leur trésorerie » indique Olivier Verger, directeur France de Dell Financial Services. 

Les différés de paiement proposés sont de 90 jours pour les offres PC et jusqu'à 180 jours pour les offres infrastructures de stockage, de serveurs et d'équipements réseaux vendus par le groupe. Ces reports de paiement sont réservés au client final. Mais comment un partenaire s'y retrouve dans ce système ? Les contrats d'achat sont signés entre le client, le partenaire et Dell Financial Services. Le partenaire va facturer la banque de Dell, qui le paiera (marge comprise) en 72 heures après livraison du matériel au client. De son côté, le client signe un crédit-bail à 0% sur les infrastructures (1,5% pour les PC) à DFS pendant lequel il paiera des mensualités sur deux ou trois ans après le report de paiement définit plus haut. A la fin de ses versements, le client sera propriétaire du matériel moyennant un euro supplémentaire. « Le partenaire va aussi totalement "dérisquer" son business puisque c'est Dell Financial Services qui va porter le risque financier sur le client final », ajoute M. Verger. 

La durée des contrats de location raccourcie

Le partenaire est donc doublement gagnant en étant sûr d'être payé et sans risque. Tous les partenaires de Dell, quels que soient leur niveau de partenariat peuvent proposer ces offres à leurs clients. La banque du fournisseur impose cependant des conditions de crédit sur le client final. DFS va évaluer le modèle économique, la génération de cash de l'entreprise, et peut aller jusqu'à faire passer un entretien au responsable financier du client pour savoir comment il gère la crise au sein de sa société. Le taux d'acceptation est cependant plutôt élevé avec aujourd'hui entre 70 et 75% des crédits qui sont validés.

Le programme Dell Technologies On Demand est aussi toujours actif. Sur un modèle as a service avec loyer fixe, ou de paiement flexible à la consommation de données ou au temps d'utilisation des infrastructures, les clients peuvent bénéficier de l'offre Dell à un coût réduit - la somme des loyers pendant la période du contrat équivaut en moyenne à 87% du prix de vente des solutions - sur une durée contractualisée de trois ans. En raison de la situation actuelle, Dell a raccourci ces temps de location à un an pour l'accès aux infrastructures, et six mois pour la location de PC. « Pour une durée de location courte, nous ne sommes pas dans l'optimum économique donc c'était compliqué pour nous de proposer des locations de moins de trois ans. C'est très inhabituel de changer de PC tous les six mois », estime le directeur français de DFS.  Le loyer mensuel sur ces six sera donc plus élevé que sur un contrat de trois ans. Mais les conditions de prolongation de ces souscriptions (d'un mois, ou plus), le renouvellement se fait avec des loyers dégressifs. Ces conditions exceptionnelles de financement sont en place au moins jusqu'à fin juillet, indique le groupe en France, mais pourra être prolongé si la crise perdure.

D'autres initiatives sur le marché

Dell n'est pas le seul à mettre en place ce genre de programmes de financement. IBM, SAP ou HP ont fait de même récemment au début du mois d'avril. Ils sont aussi nombreux parmi les fournisseurs à avoir finalement mis en place des plans d'aides à leurs clients et partenaires. Nutanix qui, en début de mois, surveillait la situation sans rien changer à son activité à aussi lancé un programme - « Nutanix Special Financial Assistance (NSFAP) » - prolongeant les délais de paiement de ses partenaires Authorized, sans frais supplémentaires. Ce programme n'est lui ouvert que jusqu'au 31 mai 2020.