Le ministère du Travail a publié ce jour les résultats d'une étude annuelle sur le métier de délégué à la protection des données (DPO), réalisée avec le soutien de la CNIL. Les éléments sont issus des réponses de 1 811 professionnels de la données et interrogés entre septembre et octobre 2021. Ils ont été dévoilés ce 25 mai, à l’occasion du 4eme anniversaire de l'entrée en vigueur du règlement général sur la protection des données personnelle (RGPD). Premier constat ? Une importance croissante du nombre de DPO, passant de 21 000 en 2018 à 28 810 en 2021. Autre enseignement relevé dans ce rapport : une diversification des profils, avec 47 % issus d'autres domaines d'expertise que le domaine juridique et informatique (+ 12 points depuis 2019), tels que les fonctions administratives et financières, la qualité, ou la conformité-audit.  

Certains points positifs apparaissent dans le même temps, comme l'utilité de la fonction (87% de convaincus) ou la satisfaction dans l'exercice de la profession (58%). Les DPO souhaitent également poursuivre leurs missions avec une forte motivation (67 %). Pourtant, certains facteurs sont susceptibles de décourager les candidats. Parmi les principaux freins, on note un déficit dans la formation de ces derniers, un manque de moyens ainsi qu’un sentiment d’isolement chez certains professionnels. En effet, 42 % des DPO interrogés disent exercer leur métier de façon isolée. De leur côté, 1/3 indiquent n'avoir suivi aucune spécialisation en informatique et libertés/RGPD depuis 2016 alors même que de plus en plus d’entre eux ne sont ni juristes, ni informaticiens.

Une obligation de formation rappelée par la CNIL

Ce dernier constat sera particulièrement étudié par la CNIL qui rappelle l’obligation des responsables de traitements et des sous-traitants ayant désigné un DPO de leur fournir les ressources nécessaires pour entretenir des connaissances spécialisées (article 38.2 RGPD). Parmi les autres enseignements du rapport, il apparaît que 72 % exercent leur fonction comme DPO interne, principalement en dehors de l’Île-de-France (71%).

Agés de 40 ans et plus (63%), la plupart de ces professionnels sont issus de formation supérieure, de niveau master ou doctorat. Un peu plus de la moitié (52%) ont une ancienneté dans la fonction de DPO de 2 ans et moins. Enfin, la parité apparaît respectée dans la profession avec une égale représentation des femmes et des hommes.