L’offre d’emploi publiée par Microsoft n’est pas passée inaperçue. En effet, le groupe cherche un responsable de programme qualifié en technologie nucléaire. Cela semble indiquer que l’entreprise envisage d’intégrer des mini-réacteurs nucléaires pour alimenter ses datacenters.

La fiche de poste précise que le ou la candidate « maintiendra une feuille de route claire et adaptable pour l'intégration de la technologie » et aura « une expérience dans l'industrie de l'énergie et une compréhension approfondie des technologies nucléaires et des sujets réglementaires ». L’annonce précise que l’expert sera familier avec les SMR (small modular reactor). Comme leur nom l'indique, ces réacteurs sont beaucoup plus petits que les centrales nucléaires et produisent moins d’énergie. Mais cela peut être suffisant pour alimenter un datacenter. 

Les SMR, une technologie encore balbutiante

L'un de ces réacteurs, premier du genre à être certifié aux États-Unis par la Commission de réglementation nucléaire, produit environ 50 MW d'énergie à partir d’eau légère et son installation occupe environ un tiers de la taille d'une centrale électrique standard. Les réacteurs à eau légère utilisent de l'eau normale au lieu d'eau lourde riche en deutérium, et ils représentent la grande majorité des centrales nucléaires modernes, car ils sont généralement considérés comme plus faciles à construire et ne génèrent pas de matières fissiles en excès, comme c’est le cas de certains modèles plus anciens.

La technologie des mini-réacteurs n'en est toutefois qu'à ses débuts : la NASA cherche à mettre au point de petites centrales utilisables dans l'espace, tandis que les applications civiles en sont encore à la phase de recherche et d'essai. Le co-fondateur de Microsoft, Bill Gates travaille sur ce sujet à travers Terra Power (créé en 2006) qui fournit une puissance de 350 MW. Une chose est sûre, Microsoft fait du nucléaire un axe stratégique pour sa politique énergétique. En juin dernier, le groupe a signé un accord avec Constellation Energy, exploitant une centrale en Virginie pour alimenter son datacenter installé dans cet État. Toutefois, Microsoft devra aussi répondre aux questions environnementales comme le traitement des déchets nucléaires.