Comme chaque année, Wavestone en partenariat avec Bpifrance, livre son radar sur l’écosystème des start-ups françaises de la cybersécurité. Dans un contexte économique incertain, une certaine atonie était attendue. Bien au contraire, ce marché est toujours très dynamique et en croissance constate le rapport. Le cabinet de conseil identifie 164 start-ups (contre 166 en 2022), mais 31 scale-ups (+7 par rapport à 2022). Au total, 32 sociétés ont fait leur apparition dans le radar 2023. Parmi elles, il y a Filigran, spécialiste de la threat intelligence qui vient de lever 5 M€ ou Cybi, dans le domaine de la gestion des vulnérabilités à base d’IA.

Les sorties du radar sont au nombre de 34 et ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour l’écosystème. En effet, 10 sont devenues des scale-ups, dont Yogosha (bug bounty), Harfanglab (EDR), Dust Mobile (télécoms). D’autres ont franchi les 7 ans d’existence comme Cyberwatch (supervision de vulnérabilités) ou IoT BZH (sécurité des systèmes embarqués). Des métriques qui font dire à Wavestone qu’il y a une répartition équilibrée entre forte croissance et installation durable dans l’écosystème cybersécurité.

Des levées de fonds record et une régionalisation en marche

Autre signe de bonne santé, les levées de fonds ont atteint entre juin 2022 et juin 2023 un total de 341 M€. En comparaison, en 2022, le montant était de 630 M€, mais Ledger avait mobilisé à lui-seul 330 M€. Cette année, le radar recense 11 levée de fonds de plus de 10 M€ et 21 tour de table sous les 10 M€ pour un total de 61 M€ avec des jeunes pousses comme Dastra (conformité au RGPD), Leviia (stockage objet), Snowpack (réseau), …

Enfin dernier enseignement du radar 2023, l’écosystème cybersécurité se décentralise progressivement en région. Deux villes sortent du lot, Rennes et Lille. La première confirme sa place dans la cybersécurité avec une implantation régionale de l’Anssi, mais aussi le centre de la DGA pour la « maîtrise de l’information ». De son côté, Lille accueille depuis plusieurs années le FIC (forum international sur la cybersécurité) et affiche un dynamisme avec la création d’un CampusCyber et un tissu associatif très actif avec le Clusir Nord de France ou le club Vision Numérique. Sur l’ensemble de l'hexagone, les start-ups du radar ont créé 5 360 emplois directs.