Selon le « Financial Times Deutschland », l'opérateur Deutsche Telekom aurait des vues sur l'une des plus grandes SSII américaines, EDS (Electronic Data Systems). L'opérateur historique allemand souhaiterait dans un premier temps faire fusionner EDS avec sa propre filiale technologique, T-Systems (chargée, au passage, de la distribution de l'iPhone en Allemagne), avant d'introduire en bourse l'ensemble créé. Si le projet paraît financièrement réalisable (la capitalisation boursière d'EDS atteint les 10 Md$, et Deutsche Telekom dispose de 6,5 Md$ en cash pour ce rachat), les raisons d'une telle opération sont pour leur part assez obscures. T-Systems a longtemps été convoité par la SSII Atos Origin. Le patron de T-Systems, René Obermann, s'était empressé de mettre un terme aux espoirs d'Atos, ni fusion, ni acquisition n'étant au programme. Aujourd'hui, T-Systems s'apprête pourtant à coupler son activité de services et d'intégration à celle d'une autre SSII. Le groupe allemand espère peut-être renouer avec la croissance. Fin octobre, des informations relayées par le journal Handelsblatt mentionnaient des licenciements à tours de bras chez T-Systems (35 000 postes), alors qu'EDS affiche un bénéfice net de 225 M$ au troisième trimestre (en hausse de 80% sur l'année). Pour l'ensemble de l'exercice 2007, son P-dg Ron Rittenmeyer, table sur un chiffre d'affaires compris entre 22 et 22,5 Md$. Autre atout pour T-Systems, et non des moindres. L'acquisition d'EDS compléterait son portefeuille de clients dans le secteur automobile, et lui permettrait d'asseoir sa position dans les services informatiques en Europe, mais aussi en Inde.