Positionné sur le marché de la signature électronique depuis 2003, DocuSign fonde de grandes ambitions commerciales pour 2018. Après avoir réalisé un chiffre d'affaires de plus de 150 millions de dollars au 1er trimestre, en progression de 37% à périmètre comparable d'une année sur l'autre, le groupe vise des revenus proches de 660 millions pour l'ensemble de son exercice en cours, soit une hausse attendue d'environ 30%. Pour atteindre cet objectif, l'éditeur mise en particulier sur un renforcement de son activité en Europe et aux Etats-Unis mais également en Australie et au Japon. « Le but est de faire grandir le bureau de Paris et les équipes commerciales à Dublin, Londres et Francfort », nous a indiqué Olivier Pin, directeur général de DocuSign France.

Arrivé à la tête de la filiale française du spécialiste américain de la signature électronique, Olivier Pin est loin d'être un novice dans le secteur tech. Après avoir débuté avec un certain Alexandre Dayon - passé depuis de la direction générale de Salesforce France à la direction de la stratégie de l'éditeur américain au niveau mondial - en co-créant la société Instranet, Olivier Pin est parti à San Francisco en 2008 chez Salesforce après le rachat de la start-up par ce dernier. « A la fin de ces 10 ans je suis revenu sur Paris et j'ai eu une opportunité unique de continuer à faire du produit avec des équipes d'ingénieurs à Paris », explique Olivier Pin. Revendiquant 400 000 clients, DocuSign s'adresse à tous les types d'entreprises, de la PME aux grands groupes, et compte parmi son portefeuille des références telles que T-Mobile, Citibank, Crédit Agricole et Crédit Mutuel ou encore des grands opérateurs télécoms et acteurs de la pharma.

Smart contracts : un frein réglementaire plus que technique

Avec 80 collaborateurs en France - dont la moité en R&D - DocuSign met un point d'honneur à améliorer continuellement ses solutions. « On pense que la signature n'est qu'une étape et qu'il y a plein de choses à faire pour gérer l'exécution d'un contrat par exemple », poursuit Olivier Pin. Cela tombe bien, l'éditeur vient justement d'annoncer dernièrement une batterie de nouvelles fonctions à venir. Parmi lesquelles l'édition et la collaboration temps réel sur des documents actuellement en bêta et qui sortira en disponibilité générale d'ici la fin de l'année. Mais aussi le responsive mobile qui permet d'adapter la génération d'un document PDG à l'écran d'un téléphone pour le rendre plus lisible. « Sur la partie Blockchain, on a regardé où cela pouvait avoir du sens, dans l'enregistrement d'une procédure et la sécurisation d'une transaction », fait savoir Olivier Pin.

DocuSign prépare une option, disponible en bêta en fin d'année, qui va ainsi permettre d'enregistrer les transactions en s'appuyant sur le framework Ethereum. « Il y a de l'intérêt sur le côté blockchain, beaucoup de clients regardent mais il y a un intérêt cible d'aller plus loin avec les smart contracts qui pourront s'exécuter eux-mêmes avec une logique de code embarqué », indique Olivier Pin. Un projet qui demandera du temps avant d'être opérationnel. Non pas que cela bloque d'un point de vue technique, mais plutôt du côté des aspects légaux et réglementaires. « Cela devrait prendre entre deux et cinq ans d'après nous », estime Olivier Pin.