Si le terme souveraineté numérique est désormais sur toutes les lèvres des équipes IT depuis les tensions commerciales entre les États-Unis et l'Europe, les interrogations demeurent quant à la taille et à la pertinence des solutions proposées par les fournisseurs français, voire européens. Sur un marché très fragmenté, où les fournisseurs IT peinent à dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires, un seul acteur aurait pu esquisser une plateforme cloud européenne capable de rivaliser avec les géants américains. Il s’agit bien sûr d’un éditeur allemand, qui a toutefois préféré se tourner vers Azure et AWS pour développer ses outils dans le cloud.
Dix ans plus tard, l’essor de l’IA générative représentait une seconde opportunité pour les fournisseurs français de services cloud et d’infrastructures. Mais quel partenaire a finalement choisi le plus gros consommateur de GPU en France pour développer ses modèles LLM ? Un fournisseur hexagonal du côté de Roubaix ? Eh bien non, il s’agit d’un spécialiste britannique du HPC, bien implanté en France, qui travaille étroitement avec Dell pour la partie serveurs et DDN pour le stockage.
Reste l’épineuse question des commandes publiques, qui pourraient permettre aux acteurs français du cloud de prendre de l’ampleur : l’exemple du Health Data Cloud et des licences bureautiques des ministères de la Défense et de l’Éducation, captés par un éditeur américain, montre que le discours officiel et les commandes effectives favorisent, une nouvelle fois, la division souveraine.
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