De plus en plus, le green IT entre concrètement dans la stratégie des grands acteurs de l'IT. Pour preuve, la nomination de responsables du sujet dans leurs maisons mères. Et, bien que plus rarement, la fonction est même relayée dans les filiales françaises qui se voient alors dotées de leur propre M. ou Mme Green. Chez EMC France, c'est Jean-Paul Bembaron, directeur des services et des solutions techniques depuis octobre 2007, qui prend la charge de ce que le constructeur appelle « l'efficient IT », en plus de sa fonction actuelle. Si le constructeur mène à bien sa stratégie durable, c'est l'accompagnement des clients dans leur propre démarche green IT qu'EMC lui confie. « On m'a demandé de réfléchir à cette mission il y a déjà plusieurs mois, raconte Jean-Paul Bembaron, et j'ai commencé par consulter nos clients, nos partenaires, pour savoir ce que le green IT représentait pour eux. Ma conclusion ? La motivation est écologique mais la justification reste économique. » Et pour le nouveau responsable green IT, EMC doit aider ses clients à combiner les deux. Et les aider à s'orienter dans un concept où ils sont souvent perdus. Pour ce faire, Jean-Paul Bembaron va travailler sur de nouvelles offres de services. Au delà des solutions technologiques, déjà en marche si l'on en croit EMC, avec des matériels moins volumineux, moins gourmands, etc., ce sont des prestations de conseil auxquelles Jean-Paul Bembaron souhaite réfléchir. « Nous allons essayer de proposer aux entreprises de définir des règles et des processus et ainsi leur donner une meilleure visibilité sur le green IT. Mais nous devons aussi leur enseigner la façon d'intégrer ce type de changements. » De véritables missions de consulting. Les moyens de justifier économiquement les investissements 'green' « Je suis parti d'un postulat, détaille Jean-Paul Bembaron. Aujourd'hui, les utilisateurs se posent des questions sur les émissions de chaleur des infrastructures, la consommation électrique, l'augmentation du montant des factures, leurs datacenters installés dans des endroits inadaptés, trop petits et trop chers... Par ailleurs, pour ce qui est de notre activité [le stockage], la quantité de données est de plus en plus importante et bon nombre ne sont pas utilisées, beaucoup sont redondantes. Rien n'est optimisé... » EMC veut réfléchir avec ses clients sur une meilleure gestion des gros volumes avec, en sus, une consommation énergétique et un impact environnemental moindres. Par ailleurs, EMC a déjà des offres de service green IT au niveau international. Mais la France, comme les autres pays, présente certaines différences qui imposent un travail local. Alors que, par exemple, l'Ouest américain souffre de la pénurie et du prix élevé de son courant électrique, l'Hexagone reste préservé - pour l'instant. En France, réduire la consommation énergétique des infrastructures informatiques ne signifie pas encore systématiquement diminuer la facture d'électricité, en particulier dans l'esprit de responsables informatiques à qui ces frais n'incombent pas.