Dans son dernier panorama réalisé avec le concours de Choose Your Boss, Michael Page Technology revient sur les tendances et les évolutions du marché de l’emploi IT dans le contexte de la crise sanitaire. Pour cette édition, 1 000 professionnels de l’informatique ont accepté de répondre à des questions de plusieurs natures. Le but ? Identifier les profils technologiques les plus recherchés et expliquer les raisons des difficultés de recrutement et de la pénurie de compétences qui perdure sur certaines spécialités. En avril dernier, un état des lieux du marché avait été réalisé par les deux spécialistes de l'emploi en comparant les annonces IT publiées au premier trimestre 2021 par rapport à la même période en 2019. Depuis, des éléments complémentaires d'analyses ont été apportées par Michael Page Technology dans le cadre de cette seconde cartographie. Premier élément clé du rapport : l’inadéquation grandissante entre les besoins des entreprises et les ressources disponibles. Pour preuve, près de 8 entreprises sur 10 rencontrent des difficultés à recruter des experts de l’IT (71% en Ile-de-France et 83% en région), tandis que 69% citent comme raison première de ces difficultés le manque de compétences adaptées.  

Autres freins à l’embauche : Des rémunérations insuffisamment attractives, citées par 38% des répondants ainsi qu’une situation géographique qui ne convient pas aux candidats (31% en Ile-de-France et 42% en région). Certains profils répondant aux besoins actuels du marché continuent à monter en force. Il s’agit entre autres des ingénieurs et des architectes cloud, des DevOps et SecOps, ainsi que les professionnels des données (data analyst, data architect, data scientist, data engineer). Les développeurs ayant des expertises autour de Sharepoint, NodeJS, Magento et de plateformes applicatives telles que SalesForce, Dynamics, Azure et Sage X3) font également partie des compétences les plus prisées du moment. « Au début de la crise sanitaire, les experts de l’infrastructure ont été particulièrement sollicités pour adapter les systèmes d’information à des organisations d’entreprise chamboulées par les confinements successifs », expliquent les deux spécialistes de l’emploi IT dans ce rapport.

Bond des salaires sur les profils d'experts

De même, les profils cloud et data ont également permis d’assurer une continuité des activités. De plus, jamais les besoins en cybersecurité n’ont été aussi importants. Il est très probable que ces compétences restent durablement sur le devant de la scène. La généralisation du télétravail dans les entreprises devrait même renforcer cette tendance.De leur côté, les grilles de rémunérations évoluent à la hausse depuis de plusieurs années et les résultats de l’enquête pointent une véritable accélération des salaires corrélée à l’expérience. Cette progression concerne plus spécifiquement les profils dont les compétences sont aujourd’hui peu disponibles sur le marché.

Pourtant, alors que près de 50% des professionnels de l’IT gagnent plus de 50K€ bruts annuels et qu’on les imagine très au fait des rémunérations, souvent attractives, pratiquées sur leurs métiers, un candidat sur deux reconnait avoir eu des difficultés à négocier son salaire. Ils sont même 22% à ne pas connaître le pourcentage d’augmentation potentielle entre deux postes. En parallèle, l’étude note une accentuation de la mobilité et du travail à distance ces derniers mois en raison du contexte sanitaire. Les profils IT, habitués à ce mode de fonctionnement recherchent des conditions de travail flexibles, qu’ils souhaitent voir apparaître dans leur contrat de travail.

Miser sur la formation et l'intérêt de la mission

En conséquence, les entreprises qui ne seraient pas en mesure de proposer un certain niveau de flexibilité souffriront irrévocablement d’un déficit d’attractivité aux yeux des candidats. Dans ce contexte de guerre des talents, l’étude insiste sur la l’efficacité de certains leviers pour attirer et retenir les meilleurs candidats. Sacha Kalusevic, directeur des recrutements IT chez Michael Page Technology recommande aux recruteurs d’insister sur la nature valorisante des missions lors des entretiens d’embauche, sur la possibilité de financer des formations régulièrement et de proposer une politique salariale basée sur de l’actionnariat.