Les processeurs de type basse consommation proposés par des compagnies comme ARM pourraient être massivement utilisés dans les centres de calcul en 2013, et leur association avec des puces graphiques pourrait apporter des améliorations de performances et entrainer d'importantes économies d'énergie, selon les analystes. Les premières expériences autour des processeurs ARM dans des serveurs sont déjà en cours -chez HP notamment- , et les puces graphiques sont déjà utilisées dans certains des supercalculateurs les plus rapides du monde.

L'efficacité énergétique a été un des éléments déterminants pour l'achat de serveurs chez les clients désirant maintenir leurs coûts d'exploitation tout en déployant des applications , selon les analystes. Cette année, on a assisté à un pic dans l'accumulation de clouds et de serveurs haute performance autour du modèle « hyperscale », dans lequel la densité des machines est très élevée pour réduire la consommation d'énergie tout en augmentant la performance globale.

Passer de x86 à ARM pour certains usages

Pour réaliser des économies électriques supplémentaires, les entreprises pourraient envisager d'utiliser à l'avenir des serveurs avec processeurs ARM basse consommation, qui sont aujourd'hui à l'oeuvre dans la plupart des tablettes et smartphones.  «Les clients font des tests avec beaucoup de technologies différentes. Ils essaient de gagner en efficacité», a déclaré Jed Scaramella, directeur de recherche chez IDC. Les entreprises mesurent désormais leur consommation en kilowatt et en mètre carré/euros, et la mesure des performances par watt des serveurs est devenue beaucoup plus précise. La croissance des plates-formes de type cloud computing  contribue à l'augmentation des ventes de serveurs, avec de nombreuses entreprises qui construisent des clouds ​​publics et privés. Beaucoup de serveurs x86 bi-socket ont été achetés pour créer des infrastructures de ce type autour du modèle hyperscale, qui permet à de nouvelles machines d'être raccordées très facilement pour augmenter les performances globales. Les serveurs utilisant cette architecture hyperscale sont généralement utilisés pour des applications analytiques et décisionnelles. «Elles ne sont pas jetables, mais elles sont clairement conçues pour travailler avec des coûts réduits. C'est vraiment une question d'efficience énergétique ... et de souplesse à l'usage », a déclaré M.Scaramella.

Des serveurs denses avec des processeurs ARM pourraient être une alternative à la technologie x86 dans les prochaines années quand les DSI exigeront encore plus de densité et d'économies d'énergie. Les analystes soulignent que l'agrégation de puces ARM basse consommation pourrait fournir une capacité de traitement plus efficace​ sur des plates-formes de type cloud computing  de nuages que les traditionnelles puces serveurs x86 (Intel Xeon  ou AMD Opteron), qui sont plus gourmandes en énergie. Les processeurs ARM sont cependant moins intéressants que les puces x86 pour traiter des tâches gourmandes en ressources comme les ERP (Enterprise Resource Planning).

Des serveurs ARM en cours de tests chez les clients de HP

En 2011, certaines entreprises ont introduit des serveurs expérimentaux reposant sur des processeurs ARM. Hewlett-Packard a ainsi annoncé en novembre dernier une machine utilisant des puces quad-core Calxeda, sur un design ARM, qui consomment 1,5 watt de puissance par puce. De son coté, Nvidia a indiqué le mois dernier qu'un supercalculateur a été construit à Barcelone autour de sa puce Tegra 3, qui repose sur une architecture ARM quad-core. Et pour accélérer les calculs scientifiques et mathématiques, un bloc de trois puces Tegra - soit douze coeurs - est jumelé avec des processeurs graphiques. « Ce qui s'est passé en 2011, c'est que l'on a commencé à voir des feuilles de route et des produits. Les solutions sont devenues « réelles », mais cela ne signifie pas qu'elles vont gagner des parts de marché l'année prochaine [en 2012, NDLR], a déclaré M. Scaramella.