L'épidémie de Covid-19 et le télétravail ont bousculé la consommation d’outils collaboratifs de vidéoconférence. C’est le cas de Microsoft Teams, dont l’usage a grimpé en flèche, incitant des fournisseurs comme Slack à créer toujours plus de passerelles avec l’outil de Microsoft. Parallèlement à ses intégrations avec d'autres fournisseurs de VoIP, Slack a également ajouté une app d'appel vocal pour Microsoft Teams, disponible dès à présent en version bêta. Les utilisateurs pourront initier, via l’app Teams Calls, des appels VoIP directement à partir de Slack. Selon le fournisseur, le volume d'appels passés ou reçus au cours du mois dernier a augmenté de près de 350 %, alors que la demande d'outils de collaboration et de communication connaît une progression fulgurante du fait de la pandémie de Covid-19 et du télétravail imposé par le confinement.

Slack propose également de nouvelles intégrations avec Zoom Phone, Cisco Jabber, RingCentral et Dialpad. Les intégrations vocales permettent aux utilisateurs de passer des appels vers des numéros de téléphone courants en cliquant sur le bouton en forme d’éclair, ajouté lors d’une mise à jour récente de l'interface utilisateur de Slack. À la différence de la téléphonie, les entreprises font souvent appel à plusieurs fournisseurs pour leurs appels vidéo, idem pour les outils collaboratifs de vidéoconférence, contrairement aux outils one-to-one. « Cependant dans ce nouveau contexte de travail à distance, le fait d'avoir tous les outils d'appel à portée de main dans Slack permet aux employés de rester connectés et productifs », a déclaré mercredi Brian Elliott, le directeur général de la plateforme Slack, lors d'une keynote en ouverture de l'événement virtuel Enterprise Connect.

Rapprochement continu

Slack s'intègre déjà avec Teams de diverses manières. L’an dernier, la plate-forme de communication collaborative avait annoncé plusieurs modes de connexions avec certaines applications Office 365, notamment la possibilité d'exporter des courriels d'Outlook vers Slack, ou encore de prévisualiser des fichiers Word, Powerpoint et Excel sans devoir passer d'un outil à l'autre. Même si les deux entreprises sont considérées comme concurrentes sur le marché de la collaboration en milieu de travail, il faut s'attendre à des intégrations entre les deux plateformes. Ces connexions sont aussi un argument pour Slack, qui se vante de mettre à la disposition des utilisateurs de nombreuses options d'intégrations et de proposer plus de 2 000 outils tiers dans sa boutique d’applications.

Ces dernières semaines, l’usage de Slack et de Teams a fortement augmenté, l'épidémie de Covid-19 ayant obligé un grand nombre de personnes à travailler à distance. Lancée en 2017, Teams est devenu le principal outil de communication vidéo de Microsoft en remplacement de Skype for Business. L’application aux 44 millions d'utilisateurs quotidiens actifs, a attiré 12 millions d'utilisateurs supplémentaires en une semaine, travail à distance oblige. « C’est une relation symbiotique : Slack ne veut pas du marché de la visioconférence, et Microsoft reconnaît l'importance de Slack et voit que sa clientèle d'entreprise ne cesse de croitre », a déclaré Wayne Kurtzman, directeur de la recherche chez IDC. « Slack et Microsoft travaillent mieux ensemble, et montre ce que peut apporter à Microsoft un partenariat avec Slack », a-t-il ajouté. « Je ne serais pas surpris si un plus grand nombre d'entreprises adoptaient les intégrations de Slack et de Microsoft Teams, très intéressantes pour les clients dont les besoins évoluent rapidement ».

Le télétravail tire le collaboratif

La semaine dernière Stewart Butterfield a annoncé dans une série de tweets que l’usage de Slack avait augmenté rapidement, de même que la demande d'outils de collaboration en équipe. Le nombre d'utilisateurs concomitants est passé de 10 millions le 10 mars à 12,5 millions le 25 mars, en particulier dans les zones les plus touchées par l'épidémie de coronvirus. Par ailleurs, selon la plateforme, le taux de création de nouveaux espaces de travail Slack a augmenté de « plusieurs centaines de pour-cent » entre le 12 et le 25 mars.