Franck Bouétard, PDG Ericsson France, BeLux, Algérie et Tunisie a annoncé que le suédois Ericsson, le français Thales et l’américain Qualcomm vont collaborer dans le cadre de la 5G satellitaire (data et téléphonie). Le projet commencera par des tests au sol en France dans un environnement spatial simulé dès cette année, impliquant notamment des ressources R&D Ericsson France. Franck Bouétard précise que « la majeure partie de l'écosystème spatial européen est basé en France et la 5G satellitaire va apporter une connectivité en tous lieux y compris dans les zones non couvertes à date par les réseaux terrestres et ce au niveau mondial ».

Après avoir mené des recherches détaillées individuellement, comprenant de nombreuses études et simulations, les différentes parties prévoient d’entrer dans une phase de test et de validation axée sur les cas d’usage des smartphones en matière de réseaux 5G non terrestres (5G NTN). In fine, il pourrait être possible d’avoir un futur smartphone 5G, utiliser la connectivité 5G n'importe où sur Terre et qui fournira une couverture mondiale complète pour les services de données à large bande, y compris dans des zones qui sont normalement uniquement couvertes par les couteux systèmes de mobiles par satellite.

Des avantages et des cas d’usage multiples

Parmi les avantages de la connectivité 5G via des satellites en orbite terrestre basse (LEO), notons la couverture dans des zones géographiques extrêmes ou des lieux reculés à travers les mers, les océans et d'autres endroits où la couverture terrestre est absente. Cela pourrait renforcer par ailleurs les capacités de service d'itinérance des abonnés équipés de smartphones 5G et permettrait une connectivité pour les cas d'usage 5G dans les secteurs du transport, de l'énergie et de la santé. « Le résultat final pourrait concrètement signifier que, peu importe où vous vous trouvez sur Terre - au milieu d'un océan ou dans la forêt la plus reculée - une connectivité haut de gamme, sécurisée et économique sera disponible », précise Erik Ekudden, SVP et CTO d’Ericsson.

Enfin, en cas de pannes ou de catastrophes majeures, ce réseau constituerait une solution de secours face aux réseaux terrestres. A travers cette collaboration internationale, les trois entreprises, et plus particulièrement Thales, ciblent les communications gouvernementales nationales qui pourraient constituer un cas d'usage majeur. Philippe Keryer, vice-président exécutif, stratégie, recherche et technologie chez Thales, déclare ainsi : « Le déploiement des réseaux 5G […] change la donne, non seulement en termes d'opportunités commerciales mais aussi en termes de compétences requises pour connecter et protéger des milliards de personnes et tout ce qui existe ».

Une première phase de test et validation

Le test et la validation par Ericsson, Thales et Qualcomm Technologies, pour faire suite au feu vert donné en mars 2022 par le 3GPP, l'organisme mondial de normalisation des télécommunications, ont pour objectif de supporter les premiers réseaux non terrestres. Le but du test sera de valider les divers composants technologiques nécessaires à la mise en place de réseaux non terrestres 5G, notamment un smartphone 5G, une charge utile satellitaire et des éléments de réseau 5G au sol. Les premiers tests auront lieu dans un environnement spatial émulé en France. Ericsson prévoit donc de vérifier la couche RAN virtuelle (vRAN) 5G, modifiée pour traiter les signaux radio qui se propagent par l'intermédiaire des satellites LEO qui se déplacent rapidement.

De son côté, Thales prévoit de vérifier la charge utile satellitaire radio 5G adaptée au déploiement sur les satellites LEO, tandis que Qualcomm prévoit de fournir des téléphones de test pour vérifier que l’on pourra accéder à la 5G NTN depuis les futurs smartphones 5G. Les experts utiliseront des équipements au sol pour émuler la propagation radio 5G et les délais entre un satellite équipé en orbite et la connexion d'un smartphone 5G avec le réseau d'accès radio 5G à différents endroits de la surface de la terre. « S'il est trop tôt pour dire quand tout prototype de satellite équipé 5G qui en résultera pourrait être mis en orbite pour une utilisation opérationnelle réelle, le travail hautement technique de test et de validation au sol prévu entre Ericsson, Thales et Qualcomm Technologies est essentiel pour que cela se produise » ajoute Erik Ekudden.