A en croire le cabinet de conseil Wavestone, 15 000 postes d'experts en cybersécurité sont proposés en France sans que les employeurs n'arrivent à les pourvoir. Un problème de taille, quand on sait qu'une entreprise française sur deux a subi au moins une cyberattaque en 2021, selon le CESIN. Ces difficultés de recrutement sont mondiales et découlent surtout d'une pénurie de compétences contre laquelle de plus en plus d'entreprises du secteur IT s'allient à des acteurs de la formation. L'un des derniers exemples en date est celui du VAD Exclusive Networks dont l'Exclusive Academy a accueilli sa première promotion d'alternants le 10 octobre. Pendant 3 ans, ces 18 étudiants d'un niveau Bac +2 provenant des écoles Guardia et Oteria Cyber School vont partager leur temps entre des cours théoriques dispensés par ces établissements spécialisés dans la sécurité informatique et un apprentissage beaucoup plus pratique au sein des équipes d'ingénieurs en sécurité et réseaux d'Exclusive Networks à Boulogne-Billancourt (92). En toute logique, 54 étudiants seront pris en charge par l'Exclusive Academy à compter de sa troisième année d'activité.

Tous les alternants à qui l'Exclusive Academy a ouvert ses portes ont été sélectionnés à la suite d'entretiens menés par Jean-Marc Muselli, le directeur des services du VAD, qui supervise le projet. En 35 de carrière, à des postes de direction technique ou des services dans des entreprises comme Computacenter, D.Fi ou encore ITS Overlap, il a eu l'occasion de travailler avec de nombreux alternants. « Le problème est qu'ils mettent un an à être opérationnels, alors qu'ils sont sensés avoir été déjà éprouvés sur certaines technologies et problématiques, témoigne-t-il. Il fallait créer quelque chose pour qu'ils le soient plus rapidement. »

Plusieurs centaines de milliers d'euros d'investissements pour le VAD

En pratique, les étudiants intégrés à l'Exclusive Academy disposeront tous d'un tuteur et passeront pendant trois ans 30% de leurs temps d'études chez le VAD. Un tiers de ces heures sera consacré à des formations techniques qui doivent aboutir à l'obtention de 23 certifications chez 12 fabricants et éditeurs différents. Une autre partie sera mise à profit pour conduire des projets en groupe de trois et mener des tests pratiques avec un accès à l'ensemble du portefeuille de produits commercialisés par Exclusive Networks. Enfin, une bonne partie de leurs temps sera consacrée à l'expérience de terrain, avec une responsabilisation allant crescendo durant leur passage au sein de l'Exclusive Academy. En première année, leur rôle sera en effet celui d'observateurs accompagnant les ingénieurs du VAD en intervention. L'année suivante, ce sont eux qui mettront la main à la pâte sous la surveillance d'un ingénieur. La troisième année, ils iront seuls sur le terrain.

« A l'issue de ces trois ans, l'objectif est que ces jeunes arrivés à Bac +5 soient facilement embauchables par nous, par un fournisseur ou bien par un intégrateur. Ils pourront s'orienter vers l'ingénierie technique pure ou des fonctions avant-vente technique », explique Jean-Marc Muselli. Ce dernier espère bien sûr en voir un maximum grossir les rangs du VAD, en France ou dans ses autres filiales. Ce qui serait d'ailleurs un juste retour des choses dans le sens où Exclusive Networks consacre « plusieurs centaines de milliers d'euros sur trois ans » à son Academy, soit bien plus que les fournisseurs qui sponsorisent aussi le dispositif. Des fonds publics (prime Castex) sont également mis à contribution.  

Le programme de l'Exclusive Academy tel qu'il est aujourd'hui n'est pas figé. Des nouveautés pourront y être ajoutées, comme la possibilité de former les alternant sau pentest au sein du service dédié à cette prestation que le VAD va lancer cette année.