Le phénomène du « big reset » après la crise sanitaire continue dans les sociétés IT. Dernière en date et non des moindres, Zoom qui vient d’annoncer un vaste plan social. La décision a été rendue publique dans un message publié par le CEO Eric Yuan sur le blog du spécialiste de la visioconférence. « Nous avons pris la décision difficile mais nécessaire de réduire notre équipe d'environ 15 % et de dire au revoir à environ 1 300 collègues talentueux et travailleurs », précise-t-il.

Le dirigeant reconnaît des erreurs d’analyse stratégique en indiquant « nous n'avons pas pris autant de temps que nous aurions dû pour analyser en profondeur nos équipes ou évaluer si nous nous développions de manière durable, vers les priorités les plus élevées ». Il est vrai que pendant la pandémie de Covid-19, Zoom a connu une croissance exponentielle (+300 % d’augmentation de son chiffre d’affaires) avec des recrutements en conséquence.

Des réductions de salaires pour les dirigeants

Mais le contexte économique a changé avec des budgets IT plus serrés et les effets de la pandémie se sont atténués (retour au bureau, travail hybride). Si on ajoute la concurrence de plus en plus forte d’outils comme Teams de Microsoft ou Google Meet, sans oublier Webex, les derniers résultats financiers montrent les difficultés de Zoom à asseoir sa rentabilité dans le temps. Son cours de bourse a fondu comme neige au soleil en passant d’un pic à plus de 588 dollars à 85 dollars aujourd’hui.

Le groupe se voit donc contraint de réduire ses coûts. Sur le plan social, Zoom précise que les employés basés aux Etats-Unis se verront offrir une couverture salariale et médicale jusqu’à 16 semaines, une prime pour l’exercice 2023 basée sur les performances de l’entreprise, l’acquisition d’option d’achat d’actions pendant 6 mois et des services de replacement. Les salariés touchés dans d’autres pays se verront offrir des avantages similaires en fonction des règles locales. En parallèle de l’annonce des licenciements, Eric Yuan a décidé qu’il réduirait son salaire pour l’exercice 2023 de 98 % et renoncerait à sa prime. De plus, « les membres de mon équipe de direction réduiront leur salaire de base de 20 % pour l'exercice à venir tout en perdant leurs primes d'entreprise pour l’année fiscale 2023 », conclut le dirigeant.